Литмир - Электронная Библиотека
Содержание  
A
A

On nous a interrompues en ce moment. Je t’avouerai, ma chère Fanchon, que je ne goûte pas les raisons de Mme Parangon, et que malgré moi, il me vient des soupçons, qu’elle veut réserver Edmond pour elle-même. Si elle était fille ou veuve, à la bonne heure! mais… elle se dissimule sa faiblesse, et la cache sous des scrupules. D’un autre côté, considère que si une femme est excusable, c’est celle-là. Son mari ne mérite aucuns égards; il est même impossible qu’elle vive à présent avec lui; on l’accuse d’être… comme les libertins, qui ont été peu délicats dans le choix. de leurs amours. En tout cas, je dois suspendre mon jugement: Mme Parangon a trop de mérite, pour être condamnée, sans connaître parfaitement tous ses motifs.

13 novembre.

Je finis aujourd’hui cette longue lettre. Edmond reste décidément ici, mais seul; M. Gaudet nous accompagne: cet arrangement concilie tout. Nous partirons sous deux ou trois jours. Je brûle de vous embrasser tous, ma chère Fanchon! Mais si, après monsieur, cet embrassement a quelque douceur pour moi, je la devrai à M. Gaudet. C’est un homme bien essentiel, comme on dit ici. Mme Parangon se propose de passer quelque temps chez nous avec sa sœur. Je ne désespère pas du mariage; et entre nous, il faudra tâcher de l’y déterminer, tandis que nous la tiendrons là-bas avec sa petite sœur; on ferait venir Edmond. Car entre nous, je crains quelque chose; il m’a semblé que M. le conseiller voyait Fanchette avec des yeux d’admiration. Il faut tout prévoir. Si ce mariage s’arrangeait, le mien pourrait se faire aussi, moyennant ma fortune actuelle. Je ne t’en dis pas davantage; où la raison parle, tout s’entend.

Adieu, ma bonne amie.

Lettre 41. Laure, à Fanchon.

[Elle s’informe d’Ursule et de Mme Parangon.].

6 décembre.

Permettez-moi, chère cousine, de m’adresser à vous, pour avoir des nouvelles de la cousine Ursule et de Mme Parangon, que j’ai vues familièrement, surtout les deux dernières semaines de leur séjour ici. Je suis dans la plus grande inquiétude au sujet de la première, et vous savez combien la seconde intéresse mon cousin Edmond! J’espère que vous voudrez bien m’en donner des nouvelles. J’aurais pu m’adresser à Ursule, ou à Mme Parangon: mais votre frère a voulu que ce fût à vous que j’écrivisse, parce qu’il désirerait savoir je ne sais combien de choses, au sujet des aimables arrivées, et il vous prie de me les écrire en toute confiance; leur santé, leur situation, rien ne lui doit être caché. Mme Parangon lui a paru un peu indisposée: il faudrait, pour le tranquilliser, qu’il fût assuré d’une conjecture qu’il a faite, que cette jeune dame n’a qu’une incommodité de mariage. Il vous prie instamment de ne lui rien laisser ignorer à ce sujet en particulier. Enfin, il espère que vous n’oublierez pas de lui parler de Mlle Fanchette. Il vient de recevoir une lettre de votre mari, par laquelle il lui marque que vous avez le bonheur d’avoir une fille, et qu’Ursule était ce qu’on craignait. Je ne sais si c’est un mal: M. Gaudet ne le pensait pas, et il vous dira sans doute ses raisons à ce sujet, puisqu’il est auprès de vous. Tout ce que je sais là-dessus, c’est qu’il désirerait que ce fût un fils.

Quant à moi, très chère cousine, je me trouve ici fort contente, au moyen des services que m’a rendus, et, que me rend encore M. Gaudet. Je suis, etc.

Lettre 42. Réponse.

[Ma femme lui rend compte de l’arrivée et de la réception d’Ursule, et elle lui parle du désir qu’on a de marier Edmond à Mlle Fanchette.].

10 décembre.

La vôtre, ma chère cousine, m’a fait un bien sensible plaisir, d’apprendre directement de vos nouvelles, et de savoir de vous-même que vous avez du contentement. Ce n’est pas que je n’aie été surprise qu’Edmond vous revît: mais M. Gaudet m’en a donné des raisons suffisantes; et je vous avouerai que j’en avais besoin, ainsi que de voir par moi-même ce qu’est ce monsieur, qui m’a paru un bon et édifiant personnage, sans petitesse ni simagrées. Par ainsi, je commence à comprendre qu’il ne faut pas croire tout ce qu’on en dit: c’est pourquoi, ma chère cousine, je m’en vais vous répondre de point en point à tout ce que vous me demandez, et vous écrire dans la même liberté que si c’était à Ursule. Et d’abord, pour commencer par le commencement, je m’en vais vous parler de l’arrivée; car ma lettre étant autant pour le cher Edmond que pour vous, ça lui fera plaisir.

Dès que nous avons eu appris par nos frères d’Au ** Georget et Bertrand, que notre sœur Ursule avait été enlevée, notre bon père, et notre bonne mère se prirent tous deux à pleurer et à se lamenter, comme jamais ça ne leur était arrivé. Et ils nous firent tous avertir de venir, car ils étaient seuls en ce moment à la maison. Et étant venus tous en grande hâte, pour savoir ce que c’était, nous avons trouvé notre bonne mère à genoux en pleurs, et notre père qui se tenait appuyé contre une armoire. Dès qu’il nous a vus, il nous a dit: «Mes enfants, Dieu m’envoie une grande affliction! car il a livré au pouvoir des méchants la fille bien-aimée que j’avais envoyée à la ville, et dans laquelle j’avais mis ma complaisance: il me punit de ma gloire et vanité, que j’avais mise dans cette pauvre créature, à cause de sa gentillesse: on l’a enlevée.» À ce mot, nous avons tous poussé un cri de douleur et de désespoir. Et un chacun des garçons a offert de courir au secours de sa sœur; mon mari surtout. Et notre père nous a dit: «Mes enfants, j’apprends que votre frère Edmond et la bonne Mme Parangon sont partis. Et ils feront plus que vous, et plus que moi-même, qui ne connaissons pas ce pays-là sans quoi je partirais tout aussitôt.» Et le bon vieillard s’est mis à genoux, et nous a dit de nous y mettre, pour entendre la lecture du chapitre de Job, où Dieu envoie les maux à ce saint homme; et notre père nous l’a lu en pleurant: et après qu’il l’a eu lu, il s’est levé, et il a dit à notre bonne mère: «Ma femme, consolez-vous, et coignez un peu vos larmes; Dieu nous l’a donnée, Dieu nous l’a ôtée, que son saint nom soit béni; mais il faut espérer qu’il nous la va rendre: car votre fils Edmond, actif et vigilant, est à sa poursuite; et ce bon fils, je le connais, n’aura ni repos ni trêve qu’il ne l’ait retrouvée. Et vos fils, que voilà, qui viennent nous apprendre ce malheur, seraient bien partis avec lui, si cela était nécessaire: mais il leur a dit qu’il suffisait, et qu’il avait à Paris M. Gaudet, homme de crédit et d’esprit, qui en ferait plus qu’eux tous ensemble; sans compter que la bonne dame Parangon partait avec lui. Réconfortez-vous donc un petit brin; car votre fille sera sauvée.» Ce discours a donné un peu de courage à notre bonne mère, et elle s’est mise à questionner ses deux fils Georget et Bertrand. Mais ils n’ont pu lui rien dire, sinon qu’Edmond était tout hors de lui-même, et qu’il se dépêchait, dépêchait, à celle fin de partir plus vite, n’écoutant rien de ce qu’on lui disait d’autre chose; et leur disant à eux: «Mes chers frères, répondez de ma sœur sur ma vie à nos chers père et mère.» Et à ce mot, sur ma vie, notre bon père s’est levé, les bras tendus vers le ciel, en s’écriant: «Mon Dieu! bénissez ce bon fils, qui est de flamme et de fer, pour servir ses frères et sœurs!… Si est-ce bien, que c’est lui qui l’a demandée pour aller à la ville: mais tant s’en faut que je le fasse auteur du mal qui arrive, qu’au contraire, je l’en regarde comme le réparateur; c’est un malheur envoyé par Dieu même, pour nous éprouver, et où notre fils Edmond n’a part qu’innocemment, et pour le réparer. – Ô mon mari! vous avez raison, a dit notre mère; et nous serions bien injustes, si nous mettions le malheur de sa sœur sur ce pauvre fils, qui n’en peut mais; et si pourtant vous voyez qu’il le croit, et qu’il vous répond d’elle sur sa vie! Ô si j’allais perdre mes deux pauvres enfants! Mon Dieu! ayez pitié de mon fils et de ma fille!» Et voilà que nous avons eu huit ou dix grands jours de mortelle inquiétude jusqu’à temps que soit venue la lettre d’Edmond à mon mari qui nous a appris qu’Ursule était retrouvée, mais… victime d’un brutal… Cette nouvelle a porté d’abord un rayon de joie; et dès que mon mari eut lu: notre sœur est retrouvée, notre bonne mère s’écria: Dieu soit béni! et notre père ajouta: Et qu’il bénisse notre fils! Mais ensuite… tout le monde a baissé les yeux, et peut-être y en avait-il qui eussent mieux aimé apprendre sa mort… Et quand on en a été à la grosse somme que M. Gaudet a fait donner, sans qu’Edmond y eût part, si ce n’est par l’amitié que lui porte M. Gaudet, et sans que notre sœur le sût, notre bon père en a fait la remarque, et il a eu la bonté de demander à son fils aîné, ce qu’il en pensait, comme s’il avait eu peur de se tromper. «Je dis, mon père, a répondu le bon Pierre, que voilà un grand malheur autant en train d’être bien réparé qu’il peut l’être; et que si M. Gaudet est fils du siècle, comme l’Évangile le dit de l’intendant infidèle, il est encore plus prudent et plus sage que cet intendant. Si le mal nous est venu par la demande qu’Edmond a faite de notre sœur, pour aller à la ville, c’est aussi par lui que vient toute la réparation; car c’est pour lui qu’agit son ami, et non pour nous, qu’il ne connaît pas. Et quant à ce qui est de la somme, toute la manière de M. Gaudet marque l’estime qu’il a pour nous, et sa croyance à nos sentiments d’honneur, puisqu’il nous cache tant ce qui pourrait nous blesser dans une chose d’honneur, qu’il raccommode par l’intérêt, autant que raccommoder se peut. Voilà, mon père quel est mon sentiment. – Je l’approuve, mon fils aîné, car c’est aussi le mien; et ça aurait été, je crois, celui du vénérable Pierre R** (que Dieu mette en sa gloire!)» On a ensuite achevé de lire la lettre; où Edmond parle de l’état d’Ursule, des bons soins de Mme Parangon, tant envers la sœur, qu’envers le frère, et où il s’exprime à ce sujet d’une façon bien vive, de l’arrivée du conseiller, ainsi que de tout le reste. J’ai ensuite reçu une longue lettre d’Ursule qui m’a bien touchée, et bien fait faire des réflexions! Mais je me suis bien donnée de garde de la montrer à personne; elle est serrée pour jamais en un lieu où on ne pénétrera pas de mon vivant. J’en ai pourtant dit quelque chose à mon mari, me doutant bien qu’il en viendrait une autre. Et c’est aussi ce qui est arrivé. On a reçu une lettre d’avis, que M. Gaudet avait adressée au très cher père Ed. R **, et qui n’était qu’un simple avis du jour de l’arrivée à Au **, et du nombre des personnes qui venaient: si bien que mon mari est parti au-devant de ces chères personnes, avec nos deux frères d’Au **, et leurs femmes, qui étaient venues les joindre, et qui étaient restées pour consoler nos bons père et mère dans leur affliction. Et le même soir, nous avons vu tout le monde arriver. Notre bon père et notre chère mère ont été au-devant, par envie de revoir plus tôt leur pauvre fille, et par révérence pour Mme Parangon et pour M. Gaudet, qu’ils ont reçus, ainsi que l’a marqué mon mari à son frère. Et quand ils ont vu Ursule un peu pâlote, mais si jolie, qu’ils ne l’ont pas reconnue, et qu’ils l’ont demandée, quoiqu’elle se levât pour les venir embrasser, ils ont tous les deux fondu en larmes; et ils l’embrassaient, puis la regardaient émerveillés, surtout notre bonne mère, qui ne cessait de dire: «Ô ma chère enfant! je ne m’étonne pas!… Ô madame! a-t-elle dit à Mme Parangon, cachez-vous, vous et votre aimable Mlle Fanchette, quand vous serez: à Paris! car au premier jour, il vous en arriverait tout autant!» Mme Parangon, pour réponse, a laissé couler deux larmes, qui nous ont navré le cœur, et nous nous sommes tous empressés à la consoler; et notre père lui-même, lorsqu’elle a entré, l’a fait asseoir dans le grand fauteuil qui vient de son père, et où il ne se met jamais par respect, et là, il a fléchi un genou devant elle, en lui disant: «Belle dame, encore qu’il ne convienne de fléchir le genou, si ce n’est devant Dieu et ses saints, si est-ce qu’on voit reluire en vous tant de grâce et de rayons divins, que je ne crois faillir, en vous départant cet hommage: d’autant que je vous demande humblement pardon des peines que vous ont causées mes enfants. – Monsieur, a répondu la dame, je les pardonnerais avec bien de la joie, si toutes étaient sans offense du Seigneur: mais il en est que je ne saurais me pardonner à moi-même.» Et elle a encore pleuré. Ce qui la rendait si belle et si touchante, que tous nous en étions émerveillés. Ensuite notre père a cherché des yeux M. Gaudet; car il n’avait pu encore songer qu’à Ursule et à Mme Parangon. Et voyant un bel homme en habit violet à boutons d’or, il lui a demandé où donc était le révérend? «C’est moi, mon cher monsieur R**: permettez que j’embrasse en vous le respectable père du meilleur de mes amis.» Et il l’a accolé; puis il a embrassé cordialement notre mère; puis nous tous sans exception aucune, et moi-même, en disant: «J’embrasse Edmond dans chacune de ces chères personnes.» Notre père l’a regardé et écouté; puis il a dit à Mme Parangon. «Dites, madame, si mon fils mérite tant d’amitié? – Oui, bon père; et vous pouvez m’en croire: car je ne le flatterais pas. – Peut-être, a dit M. Gaudet, êtes-vous surpris, monsieur, de me voir sous cet habit; mais les démarches que j’ai été obligé de faire, et la compagnie de ces dames le rendent nécessaire: en cavalier, on impose aux faquins; sous mon habit ordinaire, ils m’eussent ri au nez, et eussent peut-être insulté celles qui marchaient sous mon escorte. En bon chrétien, je pardonne les injures, quand je n’ai pu les éviter; mais en homme prudent, je préfère de m’en garantir, à les pardonner. – Vous en avez, monsieur, de la prudence, a dit notre père, et de la si parfaite en toute votre conduite, que vous êtes pour nous un objet d’admiration. – Vous voyez, mon sauveur, a dit Ursule, qu’on a ici de vous la même idée que moi: il ne vous reste plus qu’à mériter l’admiration la plus flatteuse.» Et je crois qu’elle a jeté un coup d’œil fin sur Mme Parangon. On avait préparé un beau souper, qui a été plus gai que nous ne le comptions; car M. Gaudet a tant d’esprit, qu’il n’a pas laissé régner la mélancolie; au contraire, il a égayé jusqu’à Mme Parangon, qui paraissait la plus triste et la plus enfoncée en elle-même. Elle a souri deux fois; et elle lui a même dit: «Je conviens de tous vos talents; vous êtes un homme aimable, unique peut-être! ah! M. Gaudet? qu’il vous en coûterait peu, si vous le vouliez!…» Mon mari à ce mot, à regardé la belle dame, et lui a fait comme un serrement de main, que j’ai entrevu, parce que j’étais la plus près d’eux. Voilà, ma chère cousine, ce qui s’est passé le premier jour de l’arrivée. Le lendemain, je me suis rendue la première auprès d’Ursule: elle dormait. J’ai passé dans la chambre de Mme Parangon. Je l’ai trouvée debout. Elle m’a fait signe qu’elle allait sortir avec moi, pour ne pas réveiller Mlle Fanchette. Je l’ai menée chez nous; où elle m’a fait tant d’amitiés, tant de louanges, tant de caresses, qu’elle aurait amolli mon cœur, si je l’avais eu de pierre ou de fer. Je n’ai jamais senti de ma vie une si grande ouverture de confiance: j’ai répondu à bien des petites questions qu’elle m’a faites. Ensuite, apparemment qu’elle a été contente de moi; car elle m’a fait ses confidences, et entre autres qu’elle était enceinte: et elle m’a demandé sur son état des conseils, que je lui ai donnés avec grande satisfaction. Voilà ce que vous paraissez désirer de savoir à son sujet. Quant à sa santé, je ne suis pas sans crainte; elle a un fond de chagrin, qui, à certains mots qu’on lâche sans y penser, quand on n’est pas au fait, lui tirent aussitôt les larmes des yeux. La pauvre chère dame! tant de mérite et de beauté, et n’être pas heureuse!… Hélas! que de regrets doivent avoir ceux qui l’ont affligée!… Elle m’a parlé de ce que vous aviez été ensemble à la comédie, avec Ursule, et elle en a regret; car elle pense qu’elle a offensé Dieu, par toutes ces choses-là, et que dans certaines circonstances, on doit plutôt mater l’esprit et la chair, que de leur donner leurs plaisirs. Au reste, elle parle de vous en bons termes; assurant que vous vivez fort honnêtement avec la cousine votre mère que vous respectez. Ce mot m’a fait plaisir, ma chère Laurote. Quant à notre pauvre Ursule, elle s’est éveillée tard, et elle sera bien plus tôt rétablie que Mme Parangon. Cependant, depuis huit jours que les voilà ici, elle ne paraît pas se remettre vite. Je la soupçonne dans l’état qu’on craint d’une part, pendant que de l’autre, on voudrait voir si ça n’amènerait pas une chose glorieuse et réparatoire. Je crois pouvoir assurer mon frère, que s’il est de ceux qui désirent (puisque le mal est fait) que la chose soit, qu’elle est. Pour à l’égard de Mlle Fanchette, c’est une enfant si aimable, si douce, si innocente, et si spirituelle malgré ça, qu’elle fait ici l’admiration et l’amour de tout le monde. J’ai eu avec Ursule une conversation à son sujet. Son sentiment serait qu’on profitât du demeurement ici pour faire le mariage d’Edmond. Et si mon frère aime nos père et mère, et veut calmer la secousse qui leur vient d’arriver, ce serait de faire ce mariage, sans s’arrêter à toutes raisons contraires, que nous ne trouvons bonnes ni Ursule ni moi. Je vois assez comme pense la bonne Parangon, pour répondre de son consentement: quoiqu’elle ait beaucoup d’esprit, c’est une brebiette; et jamais elle ne pourrait se refuser à faire ce plaisir à notre pauvre mère: qu’Edmond voie donc, s’il veut mettre la joie dans l’âme à sa bonne mère, qui l’aime tant! je vous prie, très chère cousine, de lui faire entendre ça. Ursule se joint à moi, pour l’en prier, et toutes deux nous l’en prions quasi à genoux. Autre chose ne puis vous mander, très chère cousine, sinon que ceux d’ici qui savent que je vous écris, comme mon mari, Ursule, et Edmée notre belle-sœur, qui est revenue hier, vous prient d’accepter leurs amitiés, comme celles de bons parents et parentes. Et moi, je suis, etc.

42
{"b":"100939","o":1}