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P.-S. à Mme PARANGON. – Voilà bien des choses, ma généreuse et tendre amie, que j’ignorais au commencement de ma lettre! Vous les voyez par celle qui est incluse dans la vôtre, Cependant, je ne vous copierai pas celle d’Edmond qui m’instruit: elle est en vérité singulière, mais lorsque je vous reverrai, je vous parlerai d’une visite que j’ai reçue d’un oncle du marquis. Il s’est presque mis à mes genoux, pour me prier d’engager son neveu à bien vivre avec sa femme; il m’a dit aussi que sa passion pour moi avait des titres si respectables, qu’il n’avait osé la condamner, lorsqu’il lui en avait parlé, et qu’il avait feint, pour ne le pas heurter, de donner dans des maximes très criminelles, devant mon frère, mais qu’il les désavouait devant moi. Une réflexion me vient: si le marquis m’aime, comme il me le paraît, d’après la visite de son oncle, pourquoi n’a-t-il pas tenu plus ferme! je crois qu’on m’a fait commettre une grande faute, en m’obligeant de lui marquer de la répugnance! Si je lui avais parlé d’après mon cœur, il aurait été comblé; jamais il n’eût épousé une autre femme; il aurait décidé sa famille… Je suis trahie! mais est-ce par le sort, ou par les hommes?

Adieu, chère bonne amie! mon fils existe, et j’ai encore un cœur.

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