Lettre 64. Laure, à Ursule.
[Elle continue à servir les desseins de Gaudet.].
Écrite avant les deux précédentes.
Tu touches, si tu le veux, chère cousine, au moment désiré de te montrer sous le jour le plus favorable à la famille du marquis. On est sur le point de te demander solennellement: c’est l’instant de la fierté, ton mariage ne s’en fera pas moins, il est immanquable, à cause de ton fils; mais il sera beaucoup plus heureux. Je te préviens qu’un de ces jours, tu auras la visite de M. le comte, et que le marquis doit employer devant lui les raisons les plus fortes pour te déterminer. C’est à toi d’arranger tes refus de manière qu’ils te donnent un nouveau relief, sans décourager ton futur. Cette occasion est unique; il ne faut pas la laisser échapper. Je crois que M. Gaudet te verra cet après-midi: tâche de savoir son sentiment, sans lui dire le tien.