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Préface de l’éditeur.

Je reprends ici un titre qui m’appartient. On a prétendu traiter ce sujet d’imagination: mais la vérité, que j’avais par-devers moi, est bien au-dessus d’une fiction mal digérée. Au reste, je ne me plains pas du faible imitateur qui, me croyant auteur des lettres du PAYSAN PERVERTI, a voulu brocher une paysanne, comme il s’est figuré que j’avais composé le Paysan perverti: loin de là! Je voudrais qu’il eût mieux réussi; on aurait eu le plaisir de comparer le vrai avec le beau vraisemblable. Je dirai plus, je lui dois de la reconnaissance, puisque la lecture de son ouvrage a tellement excité l’indignation du bon Pierre R*** mon compatriote, que c’est le principal motif qui l’a déterminé à me communiquer ses découvertes, au sujet de sa sœur Ursule. Ainsi l’on peut regarder ce nouveau recueil comme le complément du Paysan perverti; et à ce titre, il est précieux: car Ursule détaille souvent ce qui n’a été qu’indiqué dans le Paysan; elle va dévoiler les secrets de sa propre conduite, comme femme; on verra dans sa petite vanité, dans la découverte qu’elle fait des sentiments de Mme Parangon, lorsque cette dame se les cachait encore à elle-même, le principe de sa corruption future, qui se développe peu à peu, et dans chacune de ses lettres. L’intérêt, la coquetterie, le goût d’une liberté indéfinie étouffent insensiblement sa délicatesse: tandis que le corrupteur de son frère, qui a ses vues, achève de la pervertir, dans l’espoir qu’elle servira au succès de ses desseins sur Edmond.

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