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Voilà ma philosophie, à moi, l’ami , et non pas les billevesées d’astronomie ou de physique dont vous remplissez la tête de mon frère, et que la Parangon paraît posséder tout aussi bien que vous. Ce n’est pas que je ne raisonne quelquefois: je me suis fait des principes, dont je vous entretiendrai peut-être quelque jour.

On me flatte que j’aurai un amant de la première distinction: c’est mon maître de danse qui se mêle de cela. Il m’a prévenue que cette affaire ne me gênerait pas; que suivant toutes les apparences, j’en serai quitte pour une nuit ou deux; attendu qu’il n’est guère possible que ce personnage m’ait en titre: vu que cela m’exposerait; je ne passerai que pour une simple fantaisie du moment, et je n’aurai absolument rien à redouter. C’est précisément ce que je demande: je hais l’esclavage, et je ne suis pas encore blasée. J’espère que je ferai là un bon coup de filet; je travaille aux préparatifs; ma parure sera unique en son genre: il n’y entre que de la gaze brillantée la plus claire, tout en est, jupes, robe; la chemise sera de mousseline transparente. Je garderai cette parure pour vous la montrer. Adieu, l’ami ; c’est assez causé, je crois car cette lettre est un vrai babillage de femme.

P.-S. – Les théâtres, les acteurs, les actrices, les auteurs, toute la séquelle vous en veut; Laure a montré votre lettre que je lui avais confiée; cela me fâche: car je crois qu’au premier jour, j’aurai besoin de m’affilier aux privilégiées des coulisses; elle sent aujourd’hui qu’elle a fait une imprudence, et craint pour vous. Que faire à cela?

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