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C’est en faisant cette réflexion que le chevalier résolut de se tenir sur ses gardes. C’est pourquoi, sans aller jusqu’à la Ville-l ’Évêque, il prit position avec le jeune duc dans un épais bosquet de chênes. De là, ils pouvaient surveiller tout ce qui venait de Paris. Vers neuf heures et demie, ils aperçurent un cavalier qui s’avançait rapidement.

– C’est lui! dit tranquillement Pardaillan.

C’était Maurevert, en effet. Le chevalier l’avait reconnu, bien qu’il fût encore à longue distance.

– C’est ma foi vrai! dit Charles lorsque Maurevert fut pleinement visible. Comment avez-vous pu le reconnaître?

– Maurevert et moi, nous nous reconnaissons toujours quelle que soit la distance, dit Pardaillan avec la même tranquillité.

Il frémissait pourtant. Et si le duc l’eût regardé, il eût vu sur son visage cette même expression livide que la veille lorsqu’ils suivaient Maurevert… mais cette fois avec une sorte de désespoir. Mais le jeune homme ne regardait que Maurevert… Et il tremblait de joie… car Maurevert, c’était la certitude de revoir Violetta!… sans quoi pourquoi cet homme serait-il venu?

– C’est lui! reprit Charles. Le voici bien seul… sans armes… Ah! Pardaillan! le bonheur m’étouffe!…

– Avançons, dit Pardaillan.

Ils sortirent alors du bosquet et rejoignirent le sentier. Bientôt, Maurevert fut sur eux. Il sauta à terre, se découvrit et dit:

– Me voici, messieurs…

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