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De sorte que la seule chose raison[n]able que nous pouvons faire ici dans notre réunion c’est de nous adresser non pas au[x]113 gouvernements, mais aux hommes à tous les hommes: aux grandes masses en leur montrant tous114 le mal qu’ils se font à eux rnême[s] en obéissant aux gouvernements qui les obligent à commet[t]re des meurtre[s] ou à être prêt[s] à les commet[t]re, de même qu’aux gouvernements en leur montrant toute115 l’immoralité de leur activité.

C’est la seule chose que nous pouvons faire si nous ne voulons pas nous borner à de vains discours et fair[e] quelque chose. Et la chose n’est nullement difficile. Il ne nous est pas nécessaire d’inventer de nouvelles théories pour parer au[x] maux de la guerre. La seule chose qui est nécessaire c’est de ne pas116 faire semblant que nous ne voyons pas de quoi il est question quand il est question de la guerre et de dire117 pleinement la vérité qui est tellement connue qu’on a honte de la répéter qu’il est non seulement criminel mais bête pour un être raisonable de tuer de gaieté de coeur des êtres qui ne v[ou]s ont fait aucun mal que vous ne connais[sez] pas, seulement parceque certains personnag[es] qui s’appellent rois, empereurs, Président le désirent.

<Pour bien comprendre le dégré de superstition, suggestion, et tromperie employés par les gouvernant[s] sur les masses et contre lesquels nous sommes appelés à réagir, représentons nous un homme du peuple118 libre de toute tromperie et suggestion et le même homme après son internation au régiment.

L’homme est à la maison et est occupé à ses affaires. On vient chez lui et on lui dit: voilà un fusil, prend le et va tuer l’homme que je te désignerai. Parmi mille hommes il est douteux que puisse se trouver un seul qui sous les plus terribles menaces puisse consentir à119 commet[t]re ce meurtre. Mais ce même homme est incorporé dans un régiment. On l’habille comme des milliers d’hommes qui sont dans les mêmes conditions, on le fait marcher, courir, sauter120 au cable, et après des mois, un an peut être, l’homme est préparé à faire tout ce qu’on exigera de lui: il tuera tous ceux qu’on lui ordonnera de tuer. Voilà la superstition, la tromperie, la suggestion que nous devons détruire. —>121

Mais on me dira, que l’état est impossible sans armées, et l’homme n’a jamais vécu hors l’état. Donc l’armée qui sauve122 l’état est indispensable pour la vie des peuples.

Quoique la question si les peuples peuvent ou ne peuvent pas123 exister sans l’organisation de l’état soit par elle même insoluble, mettons124 que l’état et les armées qui le sauvent sont indispensable[s] pour la vie humaine.

Admettons que pour le bien général il est indispensable que chaqu[n] obéisse servilement à certains individus qui forment le gouvernement, est tenu de donner à ces125 individus le produit de son travail, doit remplir toutes leur exigences même celles de tuer s’ils l’ordonnent tous ceux qu’on lui designera.

Admettons tout ceci il existera toujours dans notre monde chrétien une grande difficulté celle de savoir ce que nous ferons de la religion chrétienne que proffessent ostensiblemen[t] tous ceux qui dirigent les armées et se préparent pour les guerres.

On a beau pervertir la vrai doctrine chrétienne, on a beau ignorer ses principes, il est impossible de faire croire qu’une religion basée sur l’amour du prochain puisse admettre le meurtre comme acte indispensable et compatible avec la religion de l’amour du prochain.

De sorte que les gouvernant[s] n’ont d’autre alternative que126 le christianisme, la religion ou bien l’état avec ses armées et ses meurtres.

Il peut être vrai que la religion chrétienne, la religion en général a fait son127 et que dans le choix qu’il est indispensable de faire entre les deux: l’état avec ses armées ou bien la religion chrétienne les128 hommes de notre temps décideront que l’existence de l’état avec ses armées e[s]t d’autant plus importante que la proffession du christianisme, qu’il est inutile de penser au christianisme et que la seule chose nécessaire est la force de l’état et de ses armées.

Tout cela peut être; mais une fois que cela est il faut le dire ouvertement. Il faut franchement dire, qu’il est nécessaire d’oublier tout ce que dit aux hommes leur conscience, tout ce que leur dit depuis les temps les plus anciens129 la sagesse humaine, ce que dit Dieu à ceux qui y croyent et de ne croire et de n’obéir qu’ à ce qui sera ordonné — y inclus le meurtre — par les Nicolas, Guillaume,130 Henry, Fallières et autres. Il faut être franc et le dire. L'état, les armées, le despotisme le plus affreux et les131 meurtres légalisés ou bien le Christianisme, c.à d. l’égalité, la fraternité, l’amour.

Voilà le dilemme que nous d vons, réunis ici pour combattre la guerre, exposer devant les hommes.

En ceci est notre force, force invincible puisque nous sommes avec la vérité, avec le bien, avec Dieu.

Nous n’avons qu’à poser clairement et distinctement le dilemme qui est vaguement senti par tous les hommes et le choix pour chaque homme ne peut être douteux.

Перевод

Дорогие братья,

Мы собрались здесь, чтобы бороться против чего? Против войны; против войны, т. е. против организации, при которой миллионы и миллионы людей отдают более или менее добровольно, не только произведение своего труда — миллиарды и миллиарды франков, рублей, иен, но и самих себя, свою жизнь, каким-то десяткам людей, которые распоряжаются произведением труда и жизнью миллионов и миллионов людей.

И вот мы, десяток собравшихся частных людей, не обладающих ни исключительными достоинствами, ни правом, ни властью, имеем смелость вступить в борьбу и, борясь, надеемся победить кого? что? огромную силу не одного правительства, но всех правительств мира, правительств, имеющих в своем распоряжении миллиарды денег и миллионы войск, прекрасно знающих, что их исключительное положение основано, как оно и не может быть иначе, на их армиях, единственный смысл существования которых — война, та война, которую мы хотим уничтожить, мы, десяток людей, не имеющих никакой силы, чтобы противопоставить ее огромным силам правительств.

Бороться при этих условиях должно казаться странным. А, между тем, если вдуматься и взвесить средства борьбы, которыми располагают те, с которыми мы хотим бороться, и те, которыми обладаем мы, наоборот, странным покажется не то, что мы хотим бороться, а что существует самое явление, против которого мы хотим бороться и которое служит предметом борьбы.

На его стороне миллиарды денег и миллионы войск; на нашей — одна лишь истина, но истина. И как ни мала кажется наша сила в сравнении с силой противника, победа наша обеспечена, как победа солнечного света над мраком ночи.

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113

Зачеркнуто: petit nombre des

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114

tous переделано из: tout.

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115

Зач.: <la> l’horreur de leur

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116

Зач.: cacher

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117

Зач.: apeler, написанное над строкой; восстановлено: dire.

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118

Зач.: avant et après за reception dans l’armée.

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119

Зач.: faire ce qu’on exige

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120

Зач.: tirer au canon

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121

Заключенное в ломаные скобки отчеркнуто на полях с пометкой: п[ропустить].

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122

В подлиннике: sautent

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123

Зачеркнуто: vivre

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124

В подлиннике: mettoni

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125

Зач.: gens

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126

Зач.: l’état avec se

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127

В подлиннике пропущено слово, вероятно, kemps.

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128

Зач.: gens

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129

Зач.: tous les sages et grands penseurs de

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130

Написано: Guіllомъ

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131

Зач.: guerre

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