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– Pardon, dit le chevalier étonné, c’est bien ici l’abbaye des bénédictines de Montmartre? Je ne me trompe pas?

– Vous ne vous trompez pas, monsieur, dit la femme. C’est bien ici le couvent des bénédictines que dirige très haute et puissante dame Claudine de Beauvilliers, notre sainte abbesse…

– L’abbesse Claudine de Beauvilliers? fit Pardaillan, à qui ce nom était parfaitement inconnu. C’est possible. En tout cas, ma digne femme, ce n’est pas pour moi que je réclame d’elle l’hospitalité, mais bien pour cette infortunée bohémienne…

Il s’effaça et désigna Saïzuma. La sœur – car malgré son costume civil, fort délabré d’ailleurs, ce ne pouvait être qu’une religieuse – la sœur, donc, examina la bohémienne d’un coup d’œil rapide, et dit:

– Notre révérende abbesse Claudine de Beauvilliers nous interdit de recevoir les hérétiques ailleurs que dans une partie du couvent où nous-mêmes, nous ne pénétrons pas. Je vais y conduire cette femme.

– Je viendrai la rechercher sous peu de jours, peut-être dès demain.

– Quand il vous plaira, mon gentilhomme.

Saïzuma entra. La religieuse jeta au chevalier un nouveau sourire qui le surprit autant que le premier. Puis la porte se referma. Et Pardaillan s’éloigna, non sans réfléchir avec une inquiète curiosité à ce singulier sourire, à cette religieuse laïque, à ce couvent délabré, et enfin à cette sorte de désinvolture étrange avec laquelle, malgré le respect des termes, la sœur portière avait parlé de l’abbesse des bénédictines… Claudine de Beauvilliers.

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