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[311] Commencement du Psaume XCI: «Delectasti me, Domine, in factura tua

[312] Stace venait d’expliquer que la partie haute du Purgatoire n’était pas sujette aux intempéries (Purgatoire, XXI, 42-54). Comme Dante sent du vent et voit une rivière, il est donc en droit de s’étonner et de demander quelle est explication.

[313] D’après la science du temps, le Premier Mobile tourne d’est à ouest, entraînant avec lui tous les autres cieux: le mouvement universel est parfois interrompu par des causes secondes, telles que le vent, qui peut prendre des directions différentes. Le vent qui agite le feuillage au Paradis terrestre est donc celui que produit le mouvement des cieux.

[314] «Heureux ceux dont les péchés ont été pardonnés»; c’est le début du Psaume XXXI.

[315] Ou le sensible commun, objet que l’on perçoit par plus d’un sens à la fois. Les commentateurs expliquent que ce que Dante prenait pour des arbres était perçu à la fois par la vue et le toucher, ce qui est manifestement faux. Compte tenu des mentions faites au tercet suivant, il faut comprendre que cet objet était perçu à la fois par la vue et par l’ouïe.

[316] La vertu estimative, qui prépare le jugement.

[317] Les sept candélabres, première partie d’un étrange cortège mystique, sont les sept esprits de Dieu, qui ouvrent la voie aux sept dons de l’Esprit saint; celles-ci suivent, comme sept bandes lumineuses, qui sont Sagesse, Intelligence, Prudence, Force, Science, Piété et Crainte de Dieu.

[318] Diane, qui était née à Délos.

[319] Les vingt-quatre livres de l’Ancien Testament (selon la version de saint Jérôme). L’Apocalypse offrait déjà un symbole pareil; mais là les vingt-quatre vieillards représentaient les douze patriarches et les douze apôtres.

[320] Les quatre Évangiles; leur description est empruntée à la vision d’Ezéchiel, que Dante cite plus loin, et à l’Apocalypse de saint Jean.

[321] Le char de l’Église militante, traîné par un griffon, animal qui tient à la fois du lion et de l’aigle, et dans lequel on a cru voir la double nature, divine et humaine, de Jésus-Christ lui-même; mais cf. plus bas, la note 334. Les trois femmes qui accompagnent le char à droite sont les trois vertus théologales: la Foi (blanche), l’Espérance (verte) et la Charité (rouge). À gauche du char se tiennent les quatre vertus cardinales, Justice, Force, Tempérance et Prudence, celle-ci pourvue de trois yeux.

[322] Ces sept vieillards qui forment l’arrière-garde du char sont: les Actes des Apôtres, personnifiés par saint Luc, qui avait été médecin, donc disciple d’Hippocrate; les Épîtres de saint Paul, représentées par leur auteur, qui avait été soldat; les quatre livres d’épîtres catholiques; et l’Apocalypse, représenté par un vieillard plongé dans le sommeil. Les flammes qui entourent leurs têtes indiquent l’inspiration du Saint-Esprit.

[323] Les sept dons du Saint-Esprit.

[324] Passage tiré du Cantique des Cantiques et qui est une invocation à Béatrice, qui va descendre du ciel.

[325] «À la voix d’un si grand vieillard», plus de cent anges apparaissent, chantant Béni sois-tu, toi qui arrives, chant qui accueillit le Christ lors de son entrée à Jérusalem (Mat. XXI:), et répandez les lis par pleines poignées, tiré de L’Énéide, VI, 883.

[326] Réminiscence d’un vers célèbre de L’Énéide, IV, 23: Agnosco veteris vestigia flammae.

[327] C’est la première partie du Psaume XXX, qui est un hymne d’espoir en Dieu. L’expression pedes meos marque la fin du neuvième verset.

[328] Ce n’est que dans cette dernière phrase que Béatrice explique la raison de sa dureté. Dante devra boire l’eau du Léthé, et oublier qu’il a péché: c’est là un privilège qu’il faut avoir mérité – et il n’a pas encore prouvé qu’il s’était repenti.

[329] La Libye.

[330] Pendant qu’il restait sans connaissance, Matelda a trempé le poète dans le Léthé, le traînant vers la rive ou reste Béatrice. Les anges chantent la formule qu’employait le prêtre, en jetant l’eau bénite, après la confession.

[331] La beauté des yeux de Béatrice, peut-être l’Intelligence divine, est complétée par la «seconde beauté» de ses lèvres, qui pourraient symboliser l’Amour divin.

[332] Béatrice Portinari était morte en 1290.

[333] C’est l’arbre de la science du bien et du mal. Le rappel du nom d’Adam en cette circonstance est un reproche, car c’est par sa faute que l’arbre est dépouillé. Il a été interprété de façon très différente; mais on admet généralement qu’il représente le droit naturel, ou l’Empire.

[334] Ce passage devrait être fondamental pour l’intelligence des doctrines politiques de Dante: malheureusement il est enveloppé dans les nuages d’un symbolisme trop épais, que les commentaires en général ne font qu’obscurcir encore plus. S’il est certain que le char est l’Église militante et l’arbre est l’Empire, le fait de les attacher ensemble est le symbole de l’union nécessaire des deux, tant de fois prônée par Dante. Il n’est donc pas possible de se mettre d’accord avec les commentateurs qui voient dans le Griffon le Christ lui-même – car ce n’est pas lui qui tire le char de l’Église, et cette image serait pour le moins irrévérencieuse. La double nature de cet animal n’est donc pas l’humaine et la divine, mais probablement la temporelle et la spirituelle réunies. Nous sommes donc devant le même rêve d’unité et de primauté de l’Empire, que le poète appelle de tous ses vœux et qu’il avait déjà exprimé plus d’une fois ailleurs, notamment par le symbole du Lévrier. Ainsi «l’animal deux fois né» serait le même qui doit naître «entre feutre et feutre» et que sa double naissance (ailleurs sa naissance sous la constellation des deux frères) prédestine à la réalisation de l’union entre le spirituel et le temporel. Il faut ajouter que, pour d’autres commentateurs, le griffon qui rattache la croix du timon à l’arbre du bien et du mal serait le Christ qui rachète par son sacrifice le péché d’Adam.

[335] Si l’explication proposée plus haut est bonne, on comprend pourquoi l’hymne qu’entendit Dante n’est pas connu sur terre, puisqu’il devrait dire les louanges de l’union entre l’Église et l’Empire, c’est-à-dire de quelque chose qui n’existait que dans les vœux du poète.

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