[283] Sur la rive de l’Achéron, si elle a été destinée à l’Enfer; sur la rive du Tibre, si elle doit aller au Purgatoire.
[284] Sur la septième terrasse du Purgatoire, les luxurieux rachètent leurs erreurs en cheminant dans les flammes.
[285] Hymne qui figure dans le bréviaire romain sous une forme un peu différente, Summae parens clementiae, qui contient aussi un passage qui est une prière pour éloigner les tentations de la chair.
[286] Réponse de Marie à l’Archange: «Je ne connais pas d’homme.» Comme le cri suivant, c’est un exemple de chasteté que l’on offre aux luxurieux.
[287] Hélice, nymphe séduite par Jupiter, avait été chassée de sa société par Diane.
[288] Exemples classiques de luxure, que les deux groupes s’appliquent eux-mêmes.
[289] Les sables chauds d’Afrique, ou les Monts Hyperboréens, au nord du continent.
[290] Il semble que César avait eu de curieuses complaisances pour Nicomède, roi de Bithynie; en sorte qu’à l’occasion de son entrée triomphale dans Rome, ses soldats l’appelaient regina Bithynica et chantaient, s’il faut en croire Suétone: Gallias Caesar subegit Nicomedes Caesarent.
[291] Il semble qu’il faille comprendre ce mot comme «ayant les deux sexes à la fois»: il s’agit donc de simple luxure, du péché de la chair commis entre hommes et femmes, réprobable surtout à cause de l’intempérance qui transforme l’homme en bête: de là le symbole, assez équivoque, de Pasiphaé. Il faut ajouter cependant que certains commentateurs pensent que le second groupe est composé par des personnes qui, comme Pasiphaé, leur patronne, s’étaient accouplées avec des bêtes.
[292] Guido Guinizelli (12307-1276), déjà mentionné (cf. Purgatoire, note 111), était naturel de Bologne et fut une sorte d’ancêtre du dolce stil nuovo. Dante reconnaissait déjà ailleurs ses mérites comme précurseur, et dans De vulgari eloquentia, I, 15, il l’appelle «maximus Guido».
[293] L’enfant de Lycurgue, roi de Némée, étant mort par suite de la négligence de sa nourrice, Hypsiphyle, celle-ci fut condamnée à mort; mais ses deux fils arrivèrent à temps pour la sauver. Cet épisode vient de La Thébaïde de Stace, chant V.
[294] Guiraut de Borneil, troubadour limousin (1175-env 1220), considéré comme l’un des meilleurs poètes provençaux. On voit que Dante lui préfère Arnaut Daniel, qui est le poète montré du doigt par Guinizelli, et qui était plus artiste et plus recherché.
[295] Guitton d’Arezzo, sur lequel cf. plus haut, la note 269.
[296] La phrase de l’oraison dominicale, et ne nos inducas in tentationem, est sans objet pour les âmes du Purgatoire.
[297] Arnaut Daniel, troubadour originaire du Périgord, qui mourut probablement vers l’an 1200. Il ne semble pas avoir joui d’une réputation égale au respect dont lui témoigne Dante; il se distingue par la complication de sa forme, qu’il soigne avec application et avec un penchant évident pour les difficultés.
[298] Votre question courtoise me plaît tellement, que je ne puis ni ne veux me cacher à vos yeux. Je suis Arnaut, qui pleure et vais chantant. Je m’afflige en voyant ma folie passée, et je me réjouis en voyant devant moi la Joie que j’attends. Or je vous prie, au nom de cette force qui vous conduit en haut de l’escalier: lorsqu’il sera temps, souvenez-vous de ma douleur!»
[299] H est donc six heures du soir au Purgatoire, six heures du matin à Jérusalem, minuit en Espagne et midi sur le Gange. Sur ces calculs, cf. plus haut, la note 11.
[300] L’ange qui veille à la sortie de la septième terrasse et qui chante la sixième béatitude évangélique: la pureté du cœur ne siérait pas mal à ceux qui sont en train de purger leur luxure.
[301] Ce sont les paroles avec lesquelles le Christ accueillera les élus, lors du Jugement dernier; cf. Mat. XXV: 34.
[302] Cf. plus haut, Purgatoire, VII, 52-57.
[303] Vénus, ou l’étoile du soir.
[304] Lia, fille de Laban, était chassieuse, mais eut beaucoup d’enfants de son mari Jacob. Les Pères la considèrent déjà, comme Dante, comme un symbole de la vie active. Sa soeur Rachel, qui fut la seconde femme de Jacob, représente la vie contemplative.
[305] Virgile, qui personnifie la raison humaine, a pu conduire l’âme sur le chemin des embûches du monde et sur celui du rachat. Maintenant, qu’ils sont arrivés au Paradis terrestre, la raison n’est plus un instrument suffisant: il faut que la foi illumine l’âme – et c’est ce qu’elle fera, par l’arrivée de Béatrice.
[306] L’âme délivrée du péché ne dépend plus que d’elle-même, elle est son propre souverain, dans le temporel aussi bien que dans le spirituel.
[307] Le Paradis terrestre, qui forme comme un plateau au-dessus de la montagne du Purgatoire.
[308] La célèbre pinède de Chiassi, à Ravenne, est l’ancienne Classis, d’où le nom de Saint-Apollinaire-in-Classe.
[309] Le Léthé de la mythologie, transformé par Dante en rivière qui donne à l’âme purifiée l’oubli de ses anciennes fautes.
[310] Cette dame, dont le nom n’est indiqué que bien plus loin, au chant XXXIII, est Mathilde. On a longuement discuté pour savoir quelle personne réelle et quel symbole elle représentait. On considère généralement que, tout comme Lia représentait la vie active dans les conditions courantes de l’existence humaine, Mathilde représente la vie active parfaite, telle que l’humanité aurait dû la connaître et la pratiquer au Paradis terrestre, si elle n’en avait pas été chassée par le péché d’Adam. Cette explication est vraisemblable. Cependant il convient d’ajouter qu’il s’agit de simples conjectures; et il est inquiétant de voir que Dante, qui fait expliquer à Lia sa propre personnalité, n’indique nullement le sens de celle de Mathilde – omission qui, jointe à celle de son nom, pourrait faire croire que cette partie du poème n’avait pas reçu sa forme définitive. Quant à sa personnalité historique, on a pensé le plus souvent à Matelda, comtesse de Toscane, qui légua au Saint-Siège la suzeraineté de la Toscane, et de Florence avec elle. On voit mal le rapport établi par Dante entre la vie active parfaite et la comtesse qui seconda les papes dans leur lutte contre les empereurs; mais Dante a de ces choix qui peuvent paraître bizarres au premier abord, et qui se justifient suffisamment, à la lumière d’un détail biographique précis et dont l’intérêt transcendant n’était pas évident. Ainsi, on a avancé, peut-être avec raison, que Mathilde, qui prend la relève de Virgile pour le conduire vers Béatrice, est une médiatrice entre le ciel et la terre, comme la Mathilde historique l’avait été, lorsqu’elle avait contribué à réconcilier l’Église et l’Empire. La principale objection que l’on oppose à cette identification, est que Mathilde a été conçue par le poète comme une médiatrice permanente entre le Paradis terrestre et le Ciel, et que, par conséquent, elle doit s’y trouver depuis le commencement, ou tout au moins depuis la création du Purgatoire: ce qui, naturellement, ne saurait être le cas pour la Mathilde historique. Mais raisonner ainsi est oublier les droits de la poésie. D’une part, il n’est pas certain que Mathilde soit là pour toutes les âmes et que ses fonctions soient permanentes; la preuve en est qu’elle n’agit pas avec Dante comme avec Stace (cf. plus loin, chant XXXIII, vers 135). D’autre part, s’il était vrai que Mathilde ne peut se trouver depuis le commencement au Paradis terrestre, à plus forte raison cette observation devrait s’adresser à Béatrice, laquelle nous le savons, personnifie la foi. Tout ce qu’on peut donc dire, c’est que la conjoncture qui rapproche ce personnage du poème de la comtesse de Toscane n’est pas absurde, mais qu’elle n’est pas sûre non plus; et qu’il faut déplorer l’absence d’une détermination plus précise, qui manque sans doute pour une autre raison que la volonté de l’auteur.