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[336] Mercure contait à Argus le conte des amours de Syrinx, pour l’endormir avant de le tuer.

[337] Par l’aigle romain, il faut probablement entendre les empereurs de Rome qui persécutèrent l’Église primitive; le renard qui se glisse dans le char est l’hérésie. La seconde descente de l’aigle est l’attitude de Constantin, qui, selon Dante, avait commencé par persécuter l’Église, et qui lui fit ensuite la donation si justement célèbre, et dont le poète parle plus d’une fois. Le dragon qui sort de terre n’a pas été expliqué de manière satisfaisante: on a pensé au démon, au schisme oriental, à Mahomet.

[338] Par l’aigle dont il a été question, c’est-à-dire par Constantin.

[339] Les sept péchés capitaux, qui rappellent la bête de l’Apocalypse.

[340] Probablement la cour de Rome aux pires temps de sa dissolution, c’est-à-dire pendant le pontificat de Boniface VIII. Le géant, aux dires des commentateurs, serait Philippe le Bel, roi de France, qui tour à tour caresse et frappe celle qu’il garde de près. Ce symbolisme n’est pas toujours clair: on ne comprend pas bien, par exemple, pourquoi la courtisane le regarde, lui, Dante.

[341] Le char de l’Église, devenu bête de l’Apocalypse.

[342] Texte tiré du Psaume LXXVIII: «Ô Dieu, les peuples ont envahi ton héritage, ils ont souillé ton temple sacré.» L’application au char de l’Église est évidente.

[343] «Un peu de temps encore, et vous ne me verrez plus; et encore un peu de temps, et vous me verrez à nouveau.» Ces paroles, par lesquelles le Christ annonçait sa mort à ses disciples, sont interprétées par Dante dans le sens d’une prochaine résurrection de l’Église.

[344] Selon les anciens commentateurs (Jacopo della Lana), un usage ancien voulait que l’assassin qui dans les neuf premiers jours de son meurtre pouvait manger une soupe, une fois par jour, sur la tombe de sa victime, jouissait d’une prescription et ne pouvait plus faire l’objet de poursuites. Cette tradition est douteuse, mais elle avait probablement cours au temps de Dante. Cela veut dire, ici, que la vengeance de Dieu ne saurait tenir compte de prescriptions aussi ridicules, et que Dieu punira les coupables, tôt ou tard.

[345] Les commentateurs interprètent, de commun accord, l’Empire ne restera pas toujours vacant; et ils ajoutent que Dante considérait l’Empire comme virtuellement vacant de 1250 à 1308, à cause de la carence des empereurs. Cette explication est visiblement insuffisante, sans tenir compte du fait que ce passage est probablement postérieur à 1308 Mais Dante dit expressément que c’est Constantin, l’auteur de la donation, qui ne restera pas toujours sans héritier, cela veut dire qu’un jour viendra où un empereur se présentera comme héritier de Constantin, pour réclamer son héritage, ou du moins pour demander des comptes: et c’est bien là ce qu’il annonce dans les tercets suivants.

[346] Cette énigme dantesque rappelle à la fois le Lévrier qui, comme le personnage annoncé ici, sera l’homme prédestiné à rendre à l’Église corrompue son brillant d’autrefois, et l’Apocalypse, où 666 cachait le nom de Néron. Les commentateurs peuvent être distingués en deux grandes classes. Les uns prennent 515 comme une indication purement numérique, et par un calcul dont la base pourra paraître discutable, ajoutent ce chiffre à 800, an de la fondation de l’Empire par Charlemagne, et fixent à 1315 la date indiquée par Dante pour la grande révolution qu’il prônait; mais il est extrêmement difficile d’imaginer que Dante se livrait à des prophéties aussi importantes, et pour des délais aussi rapprochés, au risque de rendre son poème ridicule, en cas d’insuccès. Les autres lisent 515 = DXV, et interprètent Dux, ou «chef», ce qui semble plus raisonnable et n’est pas sans exemple: Un ouvrage de Bartolomeo Zamberto, dit Sonnetti Isoîani et imprimé vers 1480, commence par une dédicace:

Al divo cinquecento cinque e diece

Tre cinque ado mil nulla tre e do un cento

Nulla questa opra dar più oltre lecce.

K n’avons pas déchiffré tout ce logogriphe; mais il semble évident que le premier vers signifie: Al divo Dux, probablement le doge de Venise. Dante parle donc probablement d’un chef, qui sera le sauveur de l’Église; il serait oiseux de discuter si c’est le même Lévrier ou Griffon, puisque aussi bien le poète ne fait pas des prophéties, mais formule des vœux.

[347] Les fils de Laïus, qui, comme Oreste, fourniront la solution de l’énigme. Dante avait écrit Naïades, forme qui figure par erreur dans certains manuscrits anciens d’Ovide.

[348] L’Else, rivière de Toscane, a des propriétés pétrifiantes. Les vains pensers ont donc endurci l’esprit du poète; ses plaisirs, d’autre part, il les paie de son sang, comme Pyrame la couleur du mûrier qu’il avait teint de son sang.

[349] Les deux fleuves étaient réputés avoir leur source au Paradis terrestre.

[350] L’Eunoé, déjà mentionné auparavant comme étant un bras du Léthé, a la vertu de conserver à l’âme le souvenir de ses bonnes actions.

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