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– Quel homme vous êtes!… Vous pensez à tout, fit Jehan attendri.

– Pendant ce temps, reprit Pardaillan en haussant les épaules, vous vous acheminerez doucement vers la rue du Four. Non loin de l’ancien hôtel de la reine qu’on appelle maintenant l’hôtel de Soissons, se trouve la maison de M. le duc d’Andilly, où nous allons. Elle est facilement reconnaissable en ce que vous verrez, un peu partout, sculptées dans la pierre ou ciselées dans le bronze, des têtes de taureaux.

– Je connais cette maison, dit Jehan. On l’appelle la maison des Taureaux et aussi le logis de l’Espagnol.

– C’est cela même. À tout à l’heure… Bonjour, mes braves!…

Pardaillan s’inclina avec une grâce altière devant la jeune fille, eut un geste amical à l’adresse de Jehan, un léger signe de tête pour les trois braves, glorieux et touchés de cette politesse à laquelle ils n’étaient pas accoutumés, et s’éloigna d’un pas rapide.

Jehan eût pu se dispenser d’emmener ses hommes avec lui… Dieu merci! il était de taille à défendre seul celle qu’il aimait. Mais, par une délicatesse dont elle le remercia d’un sourire, il ne voulut pas paraître rechercher un tête-à-tête avec elle. En conséquence, il commanda:

– En route!… Vous savez où nous allons.

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