Paroles: Jacques Larue. Musique: Philippe Gérard 1954 Avec ce soleil, on avait envie De ne pas parler, De boire de la vie A petites goulées. Sous le ciel superbe Le long du talus, mâchant un brin d'herbe Et jupe collée, elle regardait D'un air triomphant Ce jeune homme imberbe Ou encore presqu'enfant Qui la désirait. Il aurait fallu presque rien, peut-être, Un geste de lui, Un sourire d'elle qui lui dise "viens". Il aurait fallu presque rien, peut-être, Qu'un oiseau s'enfuie Avec un bruit d'ailes pour que tout soit bien… Pour que par-dessus le toit de l'usine, Le long des murs gris, Pour que par-dessus la route voisine Et ses pavés gris, Pour que par-dessus toutes les collines, Pour que par-dessus toutes les forêts, Pour que monte au ciel, sans cloches et sans noces, Un amour de gosses Qui purifierait… Mais c'était déjà deux enfants durcis Qui ne croyaient plus d'avoir à se dire Que les mots des grands… Que la vie déjà, broyait sans merci, Qui ne savaient plus ni rêver, ni rire Cœur indifférent… Et ce jour encore Le long du talus Le coquelicots avec les bleuets En vain attendirent Une main cruelle Qui les cueillerait… |