Paroles: Jean Marèze. Musique: Marguerite Monnot 1938
Le ciel est bleu, la mer est verte
Laisse un peu la fenêtre ouverte.
Le flot qui roule à l'horizon
Me fait penser à un garçon
Qui ne croyait ni Dieu ni diable.
Je l'ai rencontré vers le nord
Un soir d'escale sur un port
Dans un bastringue abominable
L'air sentait la sueur et l'alcool
Il ne portait pas de faux-col
Mais un douteux foulard de soie
En entrant je n'ai vu que lui
Et mon coeur en fut ébloui
De joie.
Le ciel est bleu, la mer est verte
Laisse un peu la fenêtre ouverte.
Il me prit la main sans un mot
Et m'entraîna hors du bistrot
Tout simplement d'un geste tendre
Ce n'était pas un compliqué
Il demeurait le long du quai
Je n'ai pas cherché à comprendre
Sa chambre donnait sur le port
Des marins saoûls chantaient dehors
Un bec de gaz d'un halo blême
Eclairait le triste réduit
Il m'écrasait tout contre lui
Je t'aime
Le ciel est bleu, la mer est verte
Laisse un peu la fenêtre ouverte.
Son baiser me brûle toujours
Est-ce là ce qu'on dit l'amour
Son bateau mouillait dans la rade
Chassant les rêves de la nuit
Au jour naissant il s'est enfui
pour rejoindre les camarades
Je l'ai vu monter sur le pont
Et si je ne sais pas son nom
Je connais celui du navire
Un navire qui s'est perdu
Quant aux marins nul n'en peut plus
Rien dire
Le ciel est bas, la mer est grise
Ferme la fenêtre à la brise.