C’était la dénonciation anonyme de Sarah, qui accusait le prince d’être l’amant de Mme d’Harville.
Le marquis, par déférence pour le prince, repoussa de la main le petit plateau d’argent que le domestique lui présentait et dit à demi-voix:
– Plus tard… plus tard…
– Mon cher Albert, dit Rodolphe du ton le plus affectueux, faites-vous de ces façons avec moi?
– Monseigneur…
– Avec la permission de Mme d’Harville, je vous en prie… lisez cette lettre…
– Je vous assure, monseigneur, que je n’ai aucun empressement.
– Encore une fois, Albert, lisez donc cette lettre!
– Mais… monseigneur…
– Je vous en prie… Je le veux…
– Puisque Son Altesse l’exige…, dit le marquis en prenant la lettre sur le plateau…
– Certainement j’exige que vous me traitiez en ami.
Puis, se tournant vers la marquise pendant que M. d’Harville décachetait la lettre fatale, dont Rodolphe ne pouvait imaginer le contenu, il ajouta en souriant:
– Quel triomphe pour-vous, madame, de faire toujours céder cette volonté si opiniâtre!
M. d’Harville s’approcha d’un des candélabres de la cheminée et ouvrit la lettre de Sarah.
Fin de la quatrième partie
(1842 – 1843)
[1] La jeune fille.
[2] Le prêtre.
[3] Le chemin creux.
[4] Bien raisonné.
[5] Des hommes de tête.
[6] Du cou.
[7] L’autre dans la bouche, pour lui prendre la langue.
[8] Que nous l’avons noyée après lui avoir enlevé une caisse entourée de toile cirée noire. (Ces sortes de paquets s’appellent en argot des négresses.)
[9] Du bourreau.
[10] Criminel habile.
[11] D’être sur le coup d’une accusation capitale.
[12] Tué.
[13] Homme naïf et simple.
[14] Ta femme.
[15] Le diable.
[16] Volé ton or.
[17] De ta conscience.
[18] Mourir.
[19] Est mort.
[20] En prison.
[21] Grand juge.
[22] Que le bourreau lui coupe le cou.
[23] Je tuerai.
[24] Anneau qui tient à la chaîne des forçats.
[25] Indiqué, préparé le vol.
[26] Sans yeux.
[27] Qu’un avocat.
[28] Sorte de surveillant employé dans les grandes exploitations des environs de Paris.
[29] Nous rappellerons au lecteur que Polidori était médecin distingué lorsqu’il se chargea de l’éducation de Rodolphe.
[30] On trouve fréquemment dans les quartiers populeux des débitants de veaux mort-nés, de bestiaux morts de maladie, etc.
[31] Le lecteur se souvient peut-être que Fleur-de-Marie avait été confiée toute jeune à ce notaire, et que sa femme de charge abandonna l’enfant à la Chouette, qui devait s’en charger moyennant mille francs une fois payés.
[32] Emprisonné.
[33] Le créancier.
[34] L’habile notaire, ne pouvant poursuivre en son nom personnel, avait fait faire au malheureux Morel ce qu’on appelle une acceptation en blanc et avait fait remplir la lettre de change par un tiers.
[35] Le créancier.
[36] Une voie d’eau équivaut à deux seaux.
[37] Une voie de bois valait deux stères et demi environ.
[38] On verra plus tard les mœurs de ces pirates parisiens.
[39] Nous croyons inutile de rappeler au lecteur que l’enfant dont il est question est Fleur-de-Marie, fille de Rodolphe et de Sarah, et que celle-ci, en parlant d’une prétendue sœur, fait un mensonge nécessaire à ses projets, ainsi qu’on va le voir. Sarah était d’ailleurs convaincue comme Rodolphe de la mort de la petite fille.
[40] Alors libertinage signifiait indépendance de caractère, insouciance du qu’en-dira-t-on.