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[149] On n'a plus de raison quand on n'espère plus d'en trouver aux autres (MS 20, I 103).

[150] Ceux qu'on exécute affectent quelquefois des constances, des froideurs, et des mépris de la mort pour ne pas penser à elle et pour s'étourdir, de sorte qu'on peut dire que ces froideurs et ces mépris font à leur esprit ce que le mouchoir fait à leurs yeux (max. 21, I 24).

[151] L'amour de la justice n'est que la crainte de souffrir l'injustice (max. 78, I 91).

[152] Il n'y a pas moins d'éloquence dans le ton de la voix que dans le choix des paroles (max. 249, I 272, 2e état).

[153] La plupart des hommes s'exposent assez à la guerre pour sauver leur honneur, mais peu se veulent toujours exposer autant qu'il est nécessaire pour faire réussir le dessein pour lequel ils s'exposent (max. 219, I 233).

[154] On ne loue que pour être loué (max. 146, I 150).

[155] Il n'y a que Dieu qui sache si un procédé net, sincère et honnête est plutôt un effet de probité que d'habileté (max. 170, I 178).

[156] La souveraine habileté consiste à bien connaître le prix de chaque chose (max. 244, I 266).

[157] On ne blâme le vice et on ne loue la vertu que par intérêt (MS 28, I 151).

[158] La vérité est le fondement et la justification de la beauté (MS 49, I 260).

[159] Si nous n'avions point d'orgueil, nous ne nous plaindrions pas de celui des autres (max. 34, I 38).

[160] Nous craignons toutes choses comme mortels, et nous désirons toutes choses comme si nous étions immortels (MP 8).

[161] Peu de gens sont assez sages pour aimer mieux le blâme qui leur sert que la louange qui les trahit (max. 147, I 152).

[162] La subtilité est une fausse délicatesse et la délicatesse une solide subtilité (max. 128, I 130).

[163] La vérité est le fondement et la raison de la perfection et de la beauté, car il est certain qu'une chose, de quelque nature qu'elle soit, est belle et parfaite si elle est tout ce qu'elle doit être et si elle a tout ce qu'elle doit avoir. (MS 49, I 260).

[164] Les passions ont une injustice et un propre intérêt qui fait qu'elles offensent et blessent toujours, même lorsqu'elles parlent raisonnablement et équitablement; la charité a seule le privilège de dire quasi tout ce qui lui plaît et de ne blesser jamais personne (max. 9, I 9).

[165] Le monde, ne connaissant point le véritable mérite, n'a garde de pouvoir le récompenser; aussi n'élève-t-il à ses grandeurs et à ses dignités que des personnes qui ont de belles qualités apparentes et il couronne généralement tout ce qui luit quoique tout ce qui luit ne soit pas de l'or (max. 166, I 173).

[166] Comme il y a de bonnes viandes qui affadissent le cœur, il y a un mérite fade et des personnes qui dégoûtent avec des qualités bonnes et estimables (max. 155, I 162, 2e état).

[167] Nous ne sommes pas difficiles à consoler des disgrâces de nos amis lorsqu'elles servent à nous faire faire quelque belle action (max. 235, I 249).

[168] Quand il n'y a que nous qui sachions nos crimes, ils sont bientôt oubliés (max. 196, I 207).

[169] L'intérêt donne toute sorte de vertus et de vices (max. 253, I 276).

[170] Plusieurs personnes s'acquittent des devoirs de la reconnaissance, quoiqu'il soit vrai de dire que personne n'en a effectivement (max. 224, I 238).

[171] Pour s'établir dans le monde, on fait tout ce qu'on peut pour y paraître établi (max. 56, I 65).

[172] Dans toutes les professions et dans tous les arts, chacun se fait une mine et un extérieur qu'il met en la place de la chose dont il veut avoir le mérite, de sorte que tout le monde n'est composé que de mines, et c'est inutilement que nous travaillons à y trouver les choses (max. 256, I 279).

[173] Il y a des gens qui ressemblent aux vaudevilles que tout le monde chante un certain temps quelque fades et dégoûtants qu'ils soient (max. 211, I 223).

[174] Comme dans la nature il y a une éternelle génération et que la mort d'une chose est toujours la production d'une autre, de même il y a dans le cœur humain une génération perpétuelle de passions, en sorte que la ruine de l'une est toujours l'établissement d'une autre (max. 10, I 10).

[175] Je ne sais si cette maxime, que chacun produit son semblable, est véritable dans la physique, mais je sais bien qu'elle est fausse dans la morale et que les passions en engendrent souvent qui leur sont contraires; ainsi l'avarice produit quelquefois la libéralité, et la libéralité l'avarice, on est souvent ferme de faiblesse, et l'audace naît de la timidité (max. 11, I 11).

[176] Peu de gens sont cruels de cruauté, mais tous les hommes sont cruels et inhumains d'amour-propre (MS 32, I 174).

[177] L'intérêt parle toute sorte de langues et joue toute sorte de personnages, même celui de désintéressé (max. 39, I 43).

[178] L'esprit est toujours la dupe du cœur (max. 102, I 112).

[179] Quelque industrie que l'on ait à cacher ses passions sous le voile de la piété et de l'honneur, il y en a toujours quelque coin qui se montre (max. 12, I 12).

[180] La philosophie triomphe aisément des maux passés et de ceux qui ne sont pas prêts d'arriver, mais les maux présents triomphent d'elle (max. 22, I 25).

[181] Ce qui fait tout le mécompte que nous voyons dans la reconnaissance des hommes, c'est que l'orgueil de celui qui donne, et l'orgueil de celui qui reçoit, ne peuvent convenir du prix du bienfait (max. 225, I 239).

[182] La vanité et la honte, et surtout le tempérament, fait la valeur des hommes, et la chasteté des femmes, dont chacun mène tant de bruit (max. 220, I 234).

[183] Il y a des gens dont le mérite consiste à dire et à faire des sottises utilement, et qui gâteraient tout s'ils changeaient de conduite (max. 156, I 163).

[184] On se console souvent d'être malheureux en effet par un certain plaisir qu'on trouve à le paraître (MS 10, I 60).

[185] On admire tout ce qui éblouit, et l'art de savoir bien mettre en œuvre de médiocres qualités dérobe l'estime et donne souvent plus de réputation que le véritable mérite (max. 162, I 164).

[186] Les rois font des hommes comme des pièces de monnaie, ils les font valoir ce qu'ils veulent et on est forcé de les recevoir selon leur cours et non pas selon leur véritable prix (MS 67, I 165).

[187] La vertu est un fantôme formé par nos passions à qui on donne un nom honnête pour faire impunément ce qu'on veut (MS 34, I 179).

[188] Peu de gens connaissent la mort; on la souffre, non par la résolution, mais par la stupidité et par la coutume, et la plupart des hommes meurent parce qu'on meurt (max. 23, I 26).

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