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Mais parlez-moi d'un homme comme moi! Un ami véritable qui leur prête à intérêt et leur donne le moyen de satisfaire le luxe du moment et d'éclipser le voisin. J'établis entre petits voisins une émulation honnête.»Quoi! cette dépense, vous ne la feriez pas, vous?» etc.

Ils se piquent et marchent. Leurs voix sont à moi, pour ce que je voudrai. – On peut ensuite tirer parti de ces voix et les revendre cher. Il y a là encore de bonnes affaires.

Ces gens-là, de quoi ont-ils besoin? Ce n'est pas d'avoir une réelle fortune, mais de faire croire qu'ils l'ont. Acquérir une grande fortune est une chose fatigante en soi, et, quelque mauvais et rapides, déshonnêtes et sûrs qu'en puissent être les moyens, cela exige un emploi du temps patient, lent, difficile, une attention soutenue, des privations courageuses.

Le Juif dit:

Le malheur fut notre père et la persécution notre mère. Nous avons étudié à la lueur des bûchers. Nous savons à présent que nous pouvons être vos maîtres, et nous vous avons tous à notre suite. – Vous êtes paresseux et vains, c'est pour cela que vous voilà nos esclaves, – du plus petit au plus grand.

Vous voulez faire briller plus d'or que vous n'en avez et alors il vous faut emprunter à notre nation économe.

– A présent, vous niez que votre Jésus ait été Dieu.

– Nous le savions il y a dix-huit cents ans. Agenouillez-vous donc, et demandez-nous pardon.

Pardon aux ombres des femmes et des enfants, des vieillards et même des hommes brûlés, torturés, écorchés, étouffés par saint Dominique pour avoir été de leur famille et être nés de leur nation.

Agenouillez-vous devant ce peuple que vos évêques et vos saints appellent toujours le Peuple de Dieu.

Faites des processions, brûlez des cierges, frappez-vous la poitrine, marchez nu-pieds autour de nos tombeaux et sur la place de nos bûchers.

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