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Le chant des partisans

Paroles: Maurice Druon, Joseph Kessel. Musique: Anna Marly 1943

autres interprètes: Anna Marly, Germaine Sablon, Bordas, Yves Montand, Johnny Hallyday, Pierre Nougaro, Claude Voincy, Luc Barney, Armand Mestral, Lucien Lupi

note: Textes original en russe d'Anna Marly, puis adapté en français.

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.
Montez de la mine, descendez des collines, camarades!
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite!
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau: dynamite…
C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève…
Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute…
Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh…

Le chant du départ

Paroles: Marie-Joseph Chénier. Musique: Etienne-Nicolas Méhul 1794

Titre original: "Hymne à la liberté"

note: Hymne officiel du Premier Empire.

La victoire en chantant
Nous ouvre la barrière
La liberté guide nos pas
Et du Nord au midi
La trompette guerrière
A sonné l'heure des combats.
Tremblez ennemis de la France,
Rois ivres de sang et d'orgueil.
Le peuple souverain s'avance:
Tyrans descendez au cercueil.

{Refrain:}

La république nous appelle,
Sachons vaincre ou sachons périr;
Un Français doit vivre pour elle,
Pour elle un Français doit mourir.
Un Français doit vivre pour elle,
Pour elle un Français doit mourir.
De nos yeux maternels
Ne craignez pas les larmes;
Loin de nous les lâches douleurs!
Nous devons triompher
Quand vous prenez les armes,
Nous vous avons donné la vie
Guerriers, elle n'est plus à vous;
Tous nos jours sont à la patrie,
Elle est votre mère avant nous

{au Refrain}

Que le fer paternel arme la main des braves;
Songez à nous au champs de Mars;
Consacrez dans le sang des Rois et des esclaves
Le fer béni par nos vieillards,
Et, rapportant sous la chaumière
Des blessures et des vertus,
Venez fermer notre paupière
Quand les tyrans ne seront plus.

{au Refrain}

De Barra, de Viala le sort nous fait envie:
Ils sont morts mais ils ont vaincu.
Le lâche accablé d'ans n'a pas connu la vie;
Qui meurt pour le peuple a vécu.
Vous êtes vaillants, nous le sommes;
Guidez-nous contre les tyrans;
Les républicains sont des hommes,
Les esclaves sont des enfants

{au Refrain}

Partez, vaillants époux! Les combats sont vos fêtes
Partez, modèles des guerriers!
Nous cueillerons des fleurs pour en ceindre vos têtes,
Nos mains tresserons vos lauriers
Et, si le temple de Mémoire
S'ouvrait à nos mânes vainqueurs,
Nos voix chanteront votre gloire,
Nos flancs porteront vos vengeurs.

{au Refrain}

Et nous, soeurs des héros; nous, qui de l'hyménée
Ignorons les aimables noeuds,
Si, pour s'unir un jour à notre destinée,
Les citoyens forment des voeux,
Qu'ils reviennent dans nos murailles
Beaux de gloire et de liberté,
Et que leur sang ans les batailles
ait coulé pour l'égalité.

{au Refrain}

Sur le fer, devant Dieu, nous jurons à nos pères,
A nos épouses, à nos soeurs,
A nos représentants, à nos fils à nos mères
D'anéantir les oppresseurs.
En tous lieux, dans la nuit profonde
Plongeant l'infâme royauté,
Les Français donneront au monde
Et la paix et la liberté

{au Refrain}

Le costaud de la lune

Se faufilant parmi la foule
Et à travers les rues de Paris
C'est l'heure où l'apache à la coule
Les mains dans les poches sans bruit
Viens faire sa ronde nocturne
On dirait un oiseau de proie
Guettant de son œil taciturne
Pour faire le coup du père François
Il revient un soir
Le long du trottoir
Dans la nuit brune
Frôlant le passant
Le regard inconscient
La môme cherche fortune
Son homme, un costaud,
Vous tue s'il le faut
Pour une brime
Jouer du couteau
C'est le sort des costauds de la lune
Ayant passé par la centrale
L'apache, un bandit dangereux,
Un jour quitta la capitale
Pour faire son service un joyeux
Mais il est jaloux de sa môme
Bravant le danger, il s'enfuit
Sachant qu'elle avait un autre homme,
Revient sur les pavés de Paris
Il descend le soir
Le long du trottoir
Dans la nuit brune
Il surprend Julie
Et son cœur a bondi
Dans son infortune
Sans lui dire un mot
D'un coup dans le dos
Il tue la brune.
Jouer du couteau
C'est le sort des costauds de la lune
Mais voilà dans la nuit qui s'achève
L'on vient de dresser l'échafaud
On voit dans le jour qui se lève
Briller le sinistre couteau
L'apache va payer ses dettes
Sa dernière heure vient de sonner
Pendant qu'on lui fait la toilette
Le remords le fait frissonner
Il descend le soir
Dans la nuit brune
Le long du trottoir
Il tue Mélie
Et son cœur a bondi
Dans son infortune
Un père, une maman
Pleurant son enfant
Dans la nuit brune,
Mourir sous le couteau
C'est le sort des costauds de la lune.
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