La chanson de Roland Le noble Charles, Roi des Francs, Avait passé monts et torrents, Restait l'arrière-garde Ayant pour chef Roland le Preux Voilà qu'ils se hasardent Au fond d'un val bien ténébreux. Hélas! Le traître Ganelon Avait gardé ce noir vallon Car une armée immense Soudain descend des pics voisins, La lutte à mort commence Aux cris stridents des Sarrasins. L'épée au poing, fier et sanglant, Il crie aussi le bon Roland Il court dans la bataille Jonchant de morts le sombre val Il frappe, il brise, il taille Partout résonne Durandal. Blessé trois fois, sire Olivier Dit à Roland, beau chevalier: "Sonnez vers Charlemagne, Sonnez vers lui, sonnez du cor, Sonnez par la montagne." Le bon Roland dit: "Pas encore" Enfin, percé de part en part Roland sonna; c'était trop tard Autour de lui, dans l'ombre Râlaient les gens et les chevaux Vaincu, mais par le nombre, Roland mourut à Roncevaux. La chanson des échos Paroles: Roland Gaël. Musique: P. Codini et Ch-H. Laurent © Editions Réunies (Ver luisant – Codini – Julsam) note: indiqué sur la partition "collection des vieux succès français". Cette chanson fut interdite en France pendant l'occupation. {Refrain:} Ohé, là-bas, là-haut, Ecoutez les échos, Ohé, ohé, écho. Sous le ciel étoilé Dans la montagne Pauvre pâtre isolé Et sans compagne, Dans les sentiers perdus Tout blancs de lune Ô pâtre qu'entends-tu, Dans la nuit brune? Je n'entends pas l'air des violons Versant des flots d'harmonie Pour les heureux de la vie, Sous les beaux lustres des grands salons, Mais j'entends dans la montagne Des airs plus langoureux et plus beaux, C'est lorsque la nuit nous gagne, La chanson des échos. {au Refrain} Sous le soleil ardent La tête nue, Paysan rude et lent, A la charrue Toujours le dos tendu, Dur à la peine, Paysan qu'entends-tu Parmi la plaine? Je n'entends pas l'air des violons Versant des flots d'harmonie Pour les heureux de la vie, Sous les beaux lustres des grands salons, Mais les bruits de mon village Viennent passer sur les blés nouveaux, Et j'entends, sous les ombrages, La chanson des échos. {au Refrain}
Au large sur la mer Sous la rafale Marin au regard clair Que mord le hâle Sur ton canot battu, De flots d'écume, Ô marin qu'entends-tu, Au fond des brumes? Je n'entends pas l'air des violons Versant des flots d'harmonie Pour les heureux de la vie, Sous les beaux lustres des grands salons, Mais mon vieux clocher qui chante Me fait rêver le soir sur les flots, Et j'entends dans la tourmente La chanson des échos. {au Refrain} Quand s'éveille Paris, Torrent qui roule A travers tous les bruits, Parmi la foule De ton pas résolu, Coupant la bise, Ouvrier, qu'entends-tu Dans l'aube grise? Je n'entends pas l'air des violons Versant des flots d'harmonie Pour les heureux de la vie, Sous les beaux lustres des grands salons, Mais les clameurs des machines Qui se mêlent au bruit des marteaux, Et les longs sifflets d'usine Traversant les échos. {au Refrain} Dans la tranchée, là-bas, Quand tout sommeille Après les durs combats, Soldat qui veille Sous les murs abattus Plus rien ne bouge. Ô soldat, qu'entends-tu Dans la nuit rouge? Je n'entends pas l'air des violons Versant des flots d'harmonie Pour les heureux de la vie, Sous les beaux lustres des grands salons, Mais une rumeur de gloire Passe dans les nuages là-haut, Et c'est un chant de victoire Que m'apporte l'écho. |