Il faisait jour maintenant. Fausta monta dans sa litière, qui s’ébranla aussitôt, sans qu’elle eût besoin de donner aucun ordre. Autour de la litière caracolaient ses gardes ordinaires: Montsery, Chalabre, Sainte-Maline, et derrière venait une imposante escorte de cavaliers armés jusqu’aux dents.
La litière pénétra dans l’Alcazar et s’arrêta devant les appartements réservés à Mgr le grand inquisiteur.
Quelques instants plus tard, Fausta était introduite auprès d’Espinosa, avec qui elle eut une longue et secrète conversation. Sans doute ces deux puissants personnages arrivèrent-ils à s’entendre, sans doute Fausta obtint ce qu’elle voulait, car lorsqu’elle sortit, reconduite jusqu’à sa litière par d’Espinosa lui-même, un sourire de triomphe errait sur ses lèvres et une lueur de contentement rendait ses yeux noirs plus brillants.
Et pour ceux qui connaissaient la princesse, la satisfaction qui éclatait sur son visage ne pouvait provenir du grand honneur que lui faisait le grand inquisiteur: Fausta était accoutumée à recevoir les hommages des plus grands parmi les plus grands.