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Castagnette ne revit plus Napoléon.

XV

RETOUR DE NAPOLÉON A PARIS

ABDICATION

MORT DE NAPOLÉON

21 juin, 22 juin, 29 juin 1815;

5 mai 1821

Ce n’est pas ici la place de vous conter, mes enfants, les tristes événements qui furent la conséquence de la perte de la bataille de Waterloo. Cependant, permettez-moi de vous rappeler en peu de mots que, le 21 juin, l’Empereur rentra à Paris et trouva l’opinion soulevée contre lui. Les pouvoirs publics exigèrent qu’il abdiquât, et, le 29, il s’éloigna de Paris. Il prit la route de Rochefort, d’où il espérait passer en Amérique; mais une croisière anglaise l’en empêcha. Il crut pouvoir se placer sous la sauvegarde des libertés britanniques, et chercha asile sur un vaisseau anglais; mais on le considéra comme prisonnier, et on le conduisit à Sainte-Hélène, où un climat meurtrier vint hâter les funestes effets du chagrin qui l’accablait.

Castagnette se retira aux environs de Paris. Il ne voyait que son oncle et quelques anciens amis du champ de bataille. Ils attendaient le retour de Napoléon, et, à chaque instant, quelque fausse nouvelle venait leur faire battre le cœur; mais, cette fois, les Anglais avaient bien pris leurs précautions: jamais geôliers ni bourreaux ne remplirent mieux leurs fonctions que sir Hudson Lowe.

Il faut maintenant, mes enfants, que je vous conte comment mourut le pauvre capitaine. Je ne le ferai pas sans émotion, car j’avais pour lui une affection toute filiale.

Un soir, c’était le 5 mai 1821, il dormait près du feu, faisant sa sieste et rêvant de ses glorieuses campagnes. Ses pauvres jambes de bois étaient posées sur les chenets… Soudain le feu y prit sans qu’il s’en aperçût. Il rêvait de ce siège de Toulon où il avait subi sa première amputation, de lTtalie où il avait perdu son visage et ses deux jambes. Le feu gagnait toujours et attaqua l’estomac de cuir, présent de Desgenettes. Le vieil officier, sentant la chaleur approcher, rêvait de cette terre d’Égypte où il avait laissé ses entrailles et reçu ce visage d’honneur qui l’avait rendu si fier. Mais le feu montait, montait toujours sans qu’il s’en aperçût, dévorant un à un tous ces trophées postiches, gages de sa bravoure et de son dévouement; et le pauvre Castagnette rêvait de cet incendie de Moscou qui avait été suivi de si épouvantables catastrophes.

Tout à coup, une effroyable explosion se fit entendre… le feu venait de faire éclater la bombe que le brave vétéran avait depuis tant d’années dans le dos. Ce bruit le réveilla, mais trop tard. Ses membres étaient réduits en poussière impalpable; sa croix seule était intacte, et le brave officier, que rien n’avait pu émouvoir jusque-là, mourut de surprise en se voyant ainsi mutilé.

История неустрашимого капитана Кастаньетта<br />(На русском и французском языках) - i_067.png

Текст печатается по изданию:

Histoire de l’intrépide capitaine Castagnette par Quatrelles.

Illustrée par Gustave Doré.

Paris. Librairie Hachette & Cie.

79, Boulevard Saint-Germain, 79. 1902

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