– Non pas, répondis-je, ce serait rentrer sans profit dans ma dépense. J'attendrai.
En 95, j'ai vendu ce lopin cinq cent quatre-vingts francs. D'autres achats me rendirent beaucoup plus; mais je n'entrerai pas dans un détail fastidieux. Tous ceux qui à cette époque ont fait leurs affaires savent qu'il a fallu, pour réussir, la confiance qu'ils ont eue dans les événements. Dans nos campagnes, ce fut d'abord le petit nombre. Jusqu'à la fin de la Convention, ceux qui avaient acheté voulaient pour la plupart revendre et ils revendaient avec perte. Sous le Directoire, ils commencèrent à racheter, ce qui constitua beaucoup de pertes sèches au commencement; et, malgré tout, ils trouvèrent encore leur compte plus tard, à plus forte raison, ceux qui, comme moi, ne se laissaient pas épouvanter par les menaces et les colères des partis, firent-ils en peu d'années des profils réels et très légitimes.