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[132] L'histoire légendaire d'Alexandre le Grand, telle que la connut le Moyen Age, parle en effet de cette pluie de feu. Il semble cependant que le détail de l'ordre donné par Alexandre à ses soldats a été pris par Dante dans Albert le Grand, De Meteoris, I, 4.

[133] Le combat des dieux contre les géants, qui prétendaient entasser Pélion sur Ossa, pour escalader le ciel.

[134] L'un des sept rois de Grèce confédérés contre Thèbes. Après avoir escaladé la muraille de la ville, il défia Jupiter, qui le punit en le frappant de sa foudre. Cet épisode est raconté par Stace dans sa Thébaïde, chant X, où la bataille de Phlégra est aussi mentionnée.

[135] Le Bulicame est une source d'eau minérale chaude qui forme un petit lac de couleur rougeâtre, à proximité de Viterbe. Les courtisanes de la région tenaient maison ouverte sous le prétexte de bains publics; et c'est pour leurs bains qu'elles mettaient à profit l'eau chaude de cette source. Le fleuve que l'on compare au Bulicame est le Phlégéton, dont il a déjà été question.

[136] Le premier roi de Crète fut Saturne, qui régna pendant l'âge d'or de l'humanité.

[137] Rhéa, femme de Saturne, avait caché là son fils Jupiter, dont elle faisait couvrir les vagissements par le bruit et les cris des Curetés: Saturne, en effet, prévenu que son fils allait lui prendre son trône, mangeait tous ses enfants.

[138] Note absente dans l’édition.

[139] La légende du Vieillard de Crète est la vision de Nabuchodonosor, racontée par Daniel, II, 31. Le sens qu'entend lui donner Dante n'est pas tout à fait clair. H semble qu'il veut dire que l'humanité, corrompue par le péché, garde intacte sa tête d'or, c'est-à-dire la raison; les fissures de son corps, qui suintent des larmes, source des fleuves de l'Enfer, semblent être les péchés qui alimentent les cercles infernaux (Busnelli; Vandelli). On a voulu voir dans le pied de terre cuite la corruption de l'Église (Ottimo Commente), ou bien l'Empire d'Occident mal assuré (S. Santangelo, II Veglio di Creta, dans Studi letterari, Miscellanea in onore di Emilio Santini, Palerme 1956, pp. 113-123). Son dos tourné vers Damiette, c'est-à-dire vers l'Orient, semble indiquer que c'est de là que vient l'humanité, ou peut-être l'Empire; et s'il regarde vers Rome, c'est parce que c'est là qu'ont placé leur espoir tous les hommes.

[140] Cf. la note 85

[141] L'Enfer contient cinq fleuves: l'Achéron, le Styx. le Phlégéton, le Cocyte et le Léthé. Dante avait déjà traversé les deux premiers; et Virgile vient de lui dire que le Cocyte se trouve plus bas. Il demande donc où se trouvent les deux autres, qu'il pense pas avoir vus; et Virgile lui répond que le Phlégéton se trouve devant lui. Le bouillonnement fournit lui-même la réponse, parce que le nom de Phlégéton vient du grec qλέγειv, qui signifie «brûler». Quant au Léthé, Dante l'a situé en bordure du Paradis terrestre.

[142] Nom ancien de la Carinthie, région de l'Autriche méridionale, en allemand Kärnten. Dante appelle ainsi une région plus étendue, puisque ce n'est pas en Carinthie, mais dans le Tyrol, que prend sa source la Brenta.

[143] Brunetto Latini (12207-1294), Florentin, notaire et écrivain, homme politique. Comme Guelfe, il vécut de 1260 à 1266 en France: c'est vers cette époque qu'il a dû composer en français son Trésor, importante encyclopédie du savoir médiéval. De retour à Florence, il fut notaire du Conseil (1269) et prieur (1287). La critique moderne considère qu'il ne fut pas un vrai professeur, mais simplement un conseiller et un ami plus âgé, pour Dante jeune; mais il est évident que le poète le regarde et le traite comme son vrai maître. Le vice que lui attribue Dante n'est connu que par cette seule source. Selon A. Pézard, Dante sous la Pluie de Feu, le péché de sire Brunet n'est pas la sodomie, mais une violence contre l'esprit, puisqu'il a préféré le français au toscan, dans son œuvre. Les rapprochements fournis par l'auteur sont particulièrement séduisants, mais n'emportent pas la conviction: si Brunet Latini n'était pas coupable de sodomie, on s'attendrait à ce que Dante ne laisse pas ce doute et cette possibilité de se tromper planer sur la mémoire de celui que, par ailleurs, il aime d'un amour vraiment filial. Cf. aussi E. Parodi, Il canto di Brunetto Latini, dans Poesia e storia nella Divina Commedia, Naples 1920, pp. 253-312.

[144] La tradition, telle qu'on la connaissait à Florence du temps de Dante, prétendait que Fiésole ayant été détruite Par les Romains, lors de la rébellion de Catilina, une partie de ses habitants alla s'établir à Florence, que les mêmes Romains venaient de fonder. Le reste de la population de la ville nouvelle fut composé par des Romains, dont Dante parle un peu plus loin, et dont il a la prétention de descendre.

[145] Probablement la prédiction de Farinata degli Uberti, cf. plus haut, chant X.

[146] Priscien était un célèbre grammairien du VIe siècle. François Accurse, fils du célèbre Accurse, rénovateur du droit romain, avait été lui-même professeur de droit à Bologne et était mort en 1294, la même année que Brunetto Latini.

[147] Andréa dei Mozzi, évêque de Florence (1286), transféré à Vicence, sur le Bacchiglione, en 1295, y mourut le 28 août 1296. Le serf des serviteurs de Dieu, qui est l'orgueilleux Boniface VIII, l'avait transféré de Florence, où il s'était rendu ridicule. Le sens lubrique des «nerfs trop mal tendus» n'est pas admis par tous les commentateurs.

[148] Allusion à la course à pied que l'on faisait à Vérone, le premier dimanche de Carême, et dont le prix était une pièce de drap vert.

[149] Ce sont Guido Guerra, Tegghiajo Aldobrandi et Jacques Rusticucci. Le premier (12207-1272), de la famille des comtes Guidi, fut un des chefs guelfes de Florence, exilé après la bataille de Montaperti (1260-1267). Le second appartenait à la famille des Adimari; on ne sait presque rien du dernier. Ce sont, en tout cas, des Florentins de marque et des chefs du parti guelfe. On ne sait, quant au vice que leur attribue le poète, aucun détail autre que ceux que l'on trouve ici.

[150] Gualdrade, fille de Bellincioni Berti dei Ravignani, épousa le comte Guido le Vieux, tronc de tous les comtes Guidi.

[151] Parce qu'à ce qu'il paraît, Tegghiajo avait déconseillé l'expédition contre Sienne, qui s'était terminée par la terrible défaite de Montaperti (1260).

[152] Cette allusion n'est pas claire. La tradition prétend que la méchanceté de sa femme avait jeté Rusticucci dans le vice; mais il s'agit peut-être d'une légende qui part précisément de ce texte de Dante.

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