Prière Ne me fais pas mourir sous les glaces de l’âge, Toi qui formas mon coeur du feu pur de l’amour; Rappelle ton enfant du milieu de l’orage: Dieu! J’ai peur de la nuit. Que je m’envole au jour! Après ce que j’aimai je ne veux pas m’éteindre; Je ne veux pas mourir dans le deuil de sa mort: Que son souffle me cherche, attaché sur mon sort, Et défende au froid de m’atteindre. Laisse alors s’embrasser dans leur étonnement, Et pour l’éternité, deux innocentes flammes. Hélas! n’en mis-tu pas le doux pressentiment Dans le fond d’un baiser où s’attendaient nos âmes? Молитва
Не дай мне умереть от леденящих лет, Коль сердце из любви Ты создал и огня. Услышь свое дитя, когда померкнет свет, Мой Боже! В мрак ночей не отпускай меня! Уже познав любовь, я не хочу забвенья: Погаснуть до конца, как бледная свеча… Мне страшно чуять смерть у своего плеча. К тебе, Господь, я шлю моленья. Позволь еще хоть раз обняться крепко нам, Когда сердца в пылу – одно к другому рвется. Невинных две души соединяться ль там В единый поцелуй, что вечностью зовется? Les séparés N’écris pas! Je suis triste, et je voudrais m’éteindre; Les beaux étés, sans toi, c’est l’amour sans flambeau. J’ai referme mes bras qui ne peuvent t’atteindre; Et frapper à mon coeur, c’est frapper au tombeau. N’écris pas! N’écris pas! n’apprenons qu’à mourir a nous-mêmes. Ne demande qu’à Dieu…qu’à toi, si je t’aimais. Au fond de ton silence écouter que tu m’aimais, C’est entendre le ciel sans y monter jamais. N’écris pas! N’écris pas! je te crains, j’ai peur de ma mémoire; Elle a garde ta voix qui m’appelle souvent. Ne montre pas l’eau vivre à qui ne peut la boire, Une chère écriture est un portrait vivant. N’écris pas! N’écris pas ces dues mots que je n’ose plus lire; Il semble que ta voix les répand sur mon coeur, Que je les vois briller a travers ton sourire; Il semble qu’un baiser les empreint sur mon coeur. N’écris pas! Разлученные Не пиши! Я грустна; в череде лет угасших Моя жизнь без тебя – горстка пепла теперь. Не поднять мне к тебе рук, объятья разнявших; Сердце – брошенный склеп, не стучись в его дверь. Не пиши! Не пиши! Что прошло – не вернуть ненароком; Только Бога спроси, как любила тебя, Только в сердце своем ты спроси одиноком: Никогда не взойти в небеса, не любя. Не пиши! Не пиши! О тебе сердце думать боится, Моя память хранит голос манящий твой. Но истекшей воды мне уже не напиться; Дорогое письмо – как портрет твой живой. Не пиши! Не пиши! Этих слов я читать не посмею, Лишь в улыбке твоей им сиять и звучать, Озаряя уста, от которых немею; И на сердце моем поцелуй, как печать. Не пиши! Le nid solitaire Va, mon âme, au-dessus de la foule qui passe, Ainsi qu’un libre oiseau te baigner dans l’espace. Va voir! et ne reviens qu’après avoir touché Le rêve… mon beau rêve à la terre caché. Moi, je veux du silence, il y va de ma vie; Et je m’enferme où rien, plus rien ne m’a suivie; Et de son nid étroit d’où nul sanglot ne sort, J’entends courir le siècle à côté de mon sort. Le siécle qui s’enfuit grondant devant nos portes, Entraînant dans son cours, comme des algues mortes, Les noms ensanglantés, les voeux, les vains serments, Les bouquets purs, noués de noms doux et charmants. Va, mon âme, au-dessus de la foule qui passe, Ainsi qu’un libre oiseau te baigner dans l’espace. Va voir! et ne reviens qu’après avoir touché Le rêve… mon beau rêve à la terre caché! Одинокое жилище Лети, моя душа, свободно и незримо В пространстве над толпой, идущей мимо, мимо, И птицей воспарив, коснись моей мечты. И возвращайся вновь на землю с высоты. В молчании немом в тиши уединенной Я чувствую себя от мира отдаленной В жилище, где мои рыдания со мной, Я слушаю, как век проходит стороной, Пустых обетов, клятв напрасных не скрывая, Как будто водоросли мертвые срывая, Уносит имена, погрязшие в крови, А из других имен плетет венок любви. Лети, моя душа, свободно и незримо В пространстве – над толпой, идущей мимо, мимо, И птицей воспарив, коснись моей мечты. И возвращайся вновь на землю с высоты. Allez en paix
Allez en paix, mon cher tourment, Vous m’avez assez alarmée, Assez émue, assez charmée… Allez au loin, mon cher tourment, Hélas ! mon invisible aimant ! Votre nom seul suffira bien Pour me retenir asservie ; Il est alentour de ma vie Roulée comme un ardent lien : Ce nom vous remplacera bien . Ah ! je crois que sans le savoir J’ai fait un malheur sur la terre ; Et vous mon juge involontaire , Vous êtes donc venu me voir Pour me punir, sans le savoir ? D’abord ce fut musique et feu, Rires d’enfants, danses rêvées; Puis les larmes sont arrivées Avec les peurs, les nuits de feu … Adieu danses, musique et jeu ! Sauvez-vous par le beau chemin Où plane l’hirondelle heureuse: C’est la poésie amoureuse: Pour ne pas la perdre en chemin De mon coeur ôtez votre main. Dans votre prière tout bas, Le soir, laissez entrer mes larmes ; Contre vous elles n’ont point d’armes. Dans vos discours n’en parlez pas! Devant Dieu pensez-y tout bas. |