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Приложение С

Сновидение П.Д. Успенского:

Помню… один сон, полный движения, драматических ситуаций и самых разнообразных эмоций. Если не ошибаюсь, он приснился мне во время русско-японской войны. Но во сне война шла в пределах самой России; часть России была занята армиями какого-то небывалого народа, незнакомое имя которого я забыл. Мне нужно было любой ценой пройти через расположение противника по каким-то чрезвычайно важным личным делам, в связи с чем произошла целая серия трагических, забавных и мелодраматических эпизодов. Все вместе вполне сошло бы за киносценарий; все оказалось совершенно уместным, ничто не выпадало из общего хода драмы. Было множество интересных персонажей и сцен. Монах, с которым я беседовал в монастыре, до сих пор жив в моей памяти: он удалился от жизни и от всего, что происходило вокруг; вместе с тем, он был полон тревоги и беспокойства, связанных в тот момент со мной. Странный полковник вражеской армии с остроконечной седой бородкой и непрерывно мигающими глазами был совершенно живым человеком и одновременно с этим — вполне определенным типом человека-машины, жизнь которого разделена на несколько отделений с непроницаемыми перегородками. Даже тип его воображаемой национальности, звуки языка, на котором он разговаривал с другим офицером — все оказалось в полном порядке. Сон изобиловал и мелкими реалистическими деталями. Я скакал галопом сквозь неприятельские линии на большой белой лошади, и во время одной из остановок смел рукавом со своей одежды несколько ее белых шерстинок.[171]

Приложение D

Примеры, взятые у Делажа, на языке оригинала (1919) (Примеры приведены в том порядке, в котором встречаются в оригинале)

pp. 384-385

Je suis аu Laboratoire de Roscoff. Une nuit, je suis reveille par des coups pressants frappes a la porte de ma chambre. Je me souleve et demande: 'Qui est la? — Monsieur, repond la voix de Marty (le gardien du Laboratoire), c'est Mme H,' (une personne qui habitait veritablement la ville en ce moment et qui faisait partie de mes relations) ' qui vous prie de venir tout de suite chez elle pour Mile P,' (une personne faisant veritablement partie de la maison de Mme H- et que je connaissais egalement) 'qui est tombee subitement malade. — C'est bien, dis-je, le temps de m'habiller et j'y cours.' Je m'habille a la hate, mais avant de sortir, j'entre dans sоn cabinet de toilette pour me passer une éponge mouillée sur la figure. La sensation de l'eau fraiche me reveille et me fait constater que j'avais reve tout ce qui precedait et que personne n'etait venu me demander. Je me recouche done et me rendors. Mais peu de temps apres, les memes coups resonnent de nouveau a ma porte. 'Eh bien. Monsieur, vous ne venez done pas? — Eli quoi, c'est done vrai, je croyais avoir reve — Mais pas du tout, hatez-vous, on vous attend avec impatience. - C'est bien, j'v cours.' De nouveau, je m'habille, de nouveau, dans топ cabinet de toilette, je me passe de I'eau fraiche sur la figure, de nouveau la sensation de I'eau fraiche me reveille et me fait com-prendre que j'avais ete /e jouet d'une repetition de топ reve. Je me recouche done et me rendors.

La тете scene se renouve/le presque identiquement encore deux fois. Аи matin, quand je me reveille en realite, je reconnais аи pot-a-eau plein, a la cuvette vide, a I'eponge seche que tout ce/a n'avait ete qu'un reve; поп seulement les coups frappes a ma porte et les conversations avec /e gar-dien, mais de m'etre habille, d'avoir ete dans le cabinet de toilette, de m'e-tre lave Ja figure, d'avoir cru que je me reveillais apres un reve et m'etais recouche. Toute la serie des actes, des raisonnements et des pensees n'avait ete qu'un тете reve repete quatre fois de suite sans interruption du sommeil et sons que j'oie bouge de топ lit.

pp. 450-451

Je reve de nouveau que je devrais etre aveugle et que neanmoins j'y vois c/oir, niais je me rappelle qu'anterieurement j'ai eu cette illusion en reve. illusion qui s'est evanouie аи reveil; et alors, avec anxiete, je me pose la question: Est-ce que je reve5 ou suis-je eveille.-' J'ai /'impression que le probleme est delicat, que je risque de me tromper, de tirer une conclusion fausse et je m'efforce de reunir toutes les raisons qui peuvent eclairer la solution. Je me place bien en face d'un objet que je regarde; j'ouvre les veux, je le vois; je ferme les yeux, je ne le vois plus (bien entendu, dans топ sommeil, tous ces mouvements sont parfaitement imaginaires). Je me tate, je me secoue, frappe du pied pour m'assurer que je suis bien eveille et, toujours sans exception, je conclus que je suis eveille. Une fois тете dans ces circonstances, je reve que me belle-fille est aupres de moi. Je m'adresse a elle: Louise, lui dis-je, regardez, j'y vois clair, mais je crains que ce soit un reve. Suis-je bien eveille? Pincez-moi le bras pour que j'en sois bien sur. ' Elle ne me repond pas, mais me pince le bras; je sens a peine le pression de so main: 'Plus fort, lui dis-je.' Elle obeit, mais, sans doute par crainte de me faire ma/, me pince si /egerement que je le sens a peine. L 'epreuve neanmoins me parait concluante: et, a vrai dire, je suis si bien persuade d'etre eveille que je m'adresse a elle moins pour me conva-incre que pour la convaincre el/e-meme. Pas une minute il ne me vient a I'idee de penser que si je revais la verification ne prouverait rien puisqu'elle serait revee elle-meme. Done, je suis convaincu et me trouve tout heureux.

pp. 452-453

Je me dis: me void dans une situation facheuse ou agreable, mais je sais tres bien qu'elle n'a rien de reel. Des lors, sachant que je n'ai aucun risque a courir, je laisse la scene se derouler en spectateur curieux, assistant a un accident ou a une catastrophe qui ne saurait I'atteindre: de ce cote, m'at-tendent des gens qui en veulent a ma vie: je cherche a fuir; mais, tout a coup, le fait que je reve se revele a moi et je me dis: puisque je n'ai rien a craindre, je vais аи devant de mes ennemis, je les brave, je les frappe тете pour voir ce qui va arriver. Et cependant, bien que je me sente assez sur du caractere illusoire de la scene pour tenter une chose qui serait folie dans la vie reelle, je suis oblige de dominer, de vaincre un sentiment instinc-tif inspire par la crainte. Bien des fois, il m'est arrive ainsi de me jeter a dessein dans un danger pour voir ce qui va en resulter.

p. 453

A la suite de peripeties variees, je me trouve аи bord d'un precipice effrayant dont la seule vue me fait frissonner: une fa/aise a pic ou тете en surplomb de plusieurs centaines de pieds de hauteur, et, аи fond, tantot des rochers aigus, tantot des maisons et des arbres qui me paraissent tout petits par I'eloignement. Аи moment ou je tremble et me cramponne, brusquement le reve devient conscient: je sais que je reve, que tout cela n'est qu'illusion et que je ne cours aucun danger reel. Alors, pour voir quelle sera I'issue de cette decision, je prends le parti de m'elancer a corps perdu dans le vide. Ainsi fais-je et toujours j'arrive аи fond sans secousse, a inoins que nia chute ne se termine par un vol delicieux.

p. 454

Ce serait envisager les clioses d'une maniere tres inexacte de confondre ce cas avec celui de la simple reverie. Dans cette derniere, je n'eprouverais ni cette satisfaction puerile, ni ce reste de crainte instinctive, ni la curiosite de savoir ce qui va arriver, puisque, n'ayant aucunement perdu contact avec la realite, je saurais que ce quis'ensuivra depend uniquement de ma fantaisie. Аи contraire, dans les reves conscients, la connaissance du fait que je reve est le seul point de contact avec la realite, tout le reste est du reve qui, pour etre plus ou moins dirige par ma volonte dans certaines de ses parties, n'en a pas moins une part tres large, tres preponderante d'imprevu independant de ma volonte et situe hors de ma connaissance. Tout cela est fortement objective et impressionnant comme les faits de la vie reelle, de toute autre facon que les pales evocations de la reverie.

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Ouspensky, pp. 264–265, Цитируется перевод Н.8. фон Бока.

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