[41] Voir les notes à la fin de l’ouvrage.
[42] Qu’on nous permette de mentionner ici avec une vénération profonde le nom de ce grand homme de bien, M. Champion, que nous n’avons pas l’honneur de connaître personnellement, mais dont tous les pauvres de Paris parlent avec autant de respect que de reconnaissance.
[43] On ignore peut-être que la classe ouvrière porte généralement un tel respect à la chose due que les vampires qui lui prêtent à la petite semaine au taux énorme de 300 à 400% n’exigent aucun engagement écrit; et qu’ils sont toujours religieusement remboursés. C’est surtout à la Halle et dans les environs que s’exerce cette abominable industrie.
[44] Notre projet, sur lequel nous avons consulté plusieurs ouvriers aussi honorables qu’éclairés est bien imparfait sans doute, mais nous le livrons aux réflexions des personnes qui s’intéressent aux classes ouvrières, espérant que le germe d’utilité qu’il renferme (nous ne craignons pas de l’affirmer) pourra être fécondé par un esprit plus puissant que le nôtre.
[45] Nous empruntons les renseignements suivants à un éloquent et excellent travail publié par M. Alphonse Esquiros dans la Revue de Paris du 11 juin 1843. «La moyenne des articles engagés pour trois francs chez les commissionnaires des VIIIe et XIIe arrondissements est au moins de cinq cents dans un jour. La population ouvrière, réduite à d’autres faibles ressources, ne retire donc du mont-de-piété que des avances insignifiantes en comparaison de ses besoins. Aujourd’hui les droits du mont-de-piété s’élèvent, dans les cas ordinaires, à 13%; mais ces droits augmentent dans une proportion effrayante si le prêt, au lieu d’être annuel, est fait pour un temps moins long. Or, comme les articles déposés par la classe pauvre sont, en général, des objets de première nécessité, il résulte qu’on les apporte et qu’on les retire presque aussitôt; il est des effets qui sont régulièrement engagés et dégagés une fois par semaine. Dans cette circonstance, supposons un prêt de 3 francs; l’intérêt payé par l’emprunteur sera alors calculé sur le taux de 294% par an. L’argent qui s’amasse, chaque année, dans la caisse du mont-de-piété tombe incontinent dans celle des hospices: cette somme est très-considérable. En 1840, année de détresse, les bénéfices se sont élevés à 422 215 francs. On ne peut nier, dit en terminant M. Esquiros avec une haute raison, que cette somme n’ait une destination louable, puisque venant de la misère elle retourne à la misère; mais on se fait néanmoins cette question grave: si c’est bien au pauvre qu’il appartient de venir au secours du pauvre! Disons enfin que M. Esquiros, tout en réclamant de grandes améliorations à établir dans l’exercice du mont-de-piété, rend hommage au zèle du directeur actuel, M. Delaroche, qui a déjà entrepris d’utiles réformes.
[46] Nous avons dit que dans quelques petits États d’Italie il existe des monts-de-piété gratuits, fondations charitables qui ont beaucoup d’analogie avec l’établissement que nous supposons.