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– Et vous, Emma, demanda Richard alors qu'ils passaient à table, j'ai cru comprendre que mon vieil ami Pearson vous avait confié une affaire spéciale ?

Emma faillit s'étrangler avec son vin. Comment était-il déjà au courant ?

– Eh bien, oui, dit-elle prudemment. Une affaire un peu inhabituelle pour moi, à vrai dire. Un cas de droit pénal.

Elizabeth haussa un sourcil. – Du droit pénal ? Ce n'est pas vraiment votre domaine, si je ne m'abuse.

– En effet, acquiesça Emma. Mais Mr. Pearson pense que je suis la mieux placée pour gérer ce dossier. Je prends ça comme un défi intéressant.

– Voilà qui est parlé ! s'exclama Richard. J'ai toujours su que vous iriez loin, Emma. Vous avez l'étoffe des grands avocats.

James posa sa main sur celle d'Emma, la serrant doucement. – Je suis sûr que tu vas briller, comme toujours.

Le reste du dîner se déroula dans une ambiance détendue, ponctuée d'anecdotes amusantes et de discussions animées sur l'actualité. Emma se sentait à sa place, parfaitement intégrée dans cette famille qui serait bientôt la sienne.

Alors qu'ils prenaient le café au salon, Elizabeth aborda le sujet du mariage. – Avez-vous choisi votre robe, ma chère ? Le temps passe si vite, il ne faudrait pas prendre de retard.

Emma sourit. – Ne vous inquiétez pas, Elizabeth. J'ai rendez-vous chez Vera Wang la semaine prochaine. Tout sera prêt à temps.

– Parfait, approuva Elizabeth. Ce mariage sera l'événement de l'année, j'en suis certaine.

Il était près de minuit quand Emma et James prirent congé. Dans la voiture qui les ramenait vers leur appartement de Tribeca, Emma se blottit contre son fiancé, savourant ce moment de calme.

– Ça s'est bien passé, non ? demanda James.

– Comme toujours, répondit Emma en souriant. Tes parents sont adorables.

James l'embrassa tendrement. – Ils t'adorent, tu sais. Presque autant que moi.

De retour à l'appartement, Emma se dirigea vers la salle de bain pour se démaquiller, tandis que James se servait un dernier verre.

– Tu viens te coucher ? demanda-t-il en la voyant ressortir son ordinateur portable.

– Dans un moment, répondit Emma. J'ai encore quelques détails à vérifier sur un dossier.

James secoua la tête, mi-amusé, mi-exaspéré. – Tu ne t'arrêtes donc jamais ?

Emma lui adressa un sourire d'excuse. – Tu me connais. Je n'aime pas laisser les choses en suspens.

– D'accord, mais ne tarde pas trop. Tu as besoin de repos.

Emma acquiesça distraitement, déjà plongée dans le dossier de Jake Donovan. Elle relut attentivement le rapport de police, notant les incohérences et les zones d'ombre. Quelque chose clochait dans cette affaire, elle en était certaine.

Ses yeux revinrent sur la photo de Jake. Malgré son apparence rude, il y avait quelque chose dans son regard… une vulnérabilité, peut-être ? Elle secoua la tête. Ne te laisse pas avoir par les apparences, Emma. Tu es là pour faire ton travail, rien de plus.

Il était près de 2h du matin quand elle referma enfin son ordinateur. James dormait déjà profondément quand elle se glissa dans le lit. Emma fixa le plafond, incapable de trouver le sommeil. Son esprit bouillonnait, anticipant déjà sa rencontre avec Jake Donovan le lendemain.

Alors qu'elle sombrait enfin dans un sommeil agité, Emma ne pouvait se défaire de l'impression que cette affaire allait changer sa vie. Elle était loin d'imaginer à quel point elle avait raison.

Chapitre 2 : Un cas pas comme les autres

Le réveil sonna à 5h30, tirant Emma d'un sommeil agité. Elle avait l'habitude des réveils matinaux, mais ce matin-là, une boule d'appréhension lui nouait l'estomac. Dans quelques heures, elle rencontrerait Jake Donovan, l'homme dont la photo l'avait tant troublée la veille.

À côté d'elle, James dormait encore profondément. Emma se glissa hors du lit, prenant soin de ne pas le réveiller. Elle enfila sa tenue de sport et sortit silencieusement de l'appartement pour son jogging matinal.

L'air frais de New York la revigora instantanément. Alors qu'elle courait le long de l'Hudson River, Emma tenta de mettre de l'ordre dans ses pensées. Pourquoi Mr. Pearson lui avait-il confié cette affaire ? Qu'est-ce qui rendait ce cas si particulier ? Et surtout, pourquoi se sentait-elle si étrangement attirée par ce dossier ?

De retour à l'appartement, elle trouva James dans la cuisine, en train de préparer le petit-déjeuner.

– Bon matin, ma chérie, dit-il en l'embrassant. Prête pour ta grande journée ?

Emma força un sourire. – Aussi prête que possible. Je ne sais pas trop à quoi m'attendre.

James lui tendit une tasse de café. – Tu vas assurer, comme toujours. N'oublie pas qui tu es : Emma Collins, la meilleure avocate de New York.

– La plus jeune associée, nuança Emma en riant. Pas forcément la meilleure.

– Pour moi, tu l'es, répliqua James avec un clin d'œil.

Emma termina son café, reconnaissante pour le soutien indéfectible de son fiancé. Elle se doucha rapidement et enfila son tailleur le plus sobre. Pas question d'arriver à Rikers Island dans une tenue trop tape-à-l'œil.

Le trajet jusqu'à la prison fut plus long que prévu, le trafic new-yorkais étant particulièrement dense ce matin-là. Emma en profita pour relire une dernière fois le dossier de Jake Donovan.

Trente-deux ans, originaire du Bronx. Casier judiciaire chargé : quelques délits mineurs dans sa jeunesse, puis deux ans de prison pour complicité de vol. Sorti depuis cinq ans, il semblait s'être rangé. Jusqu'à cette accusation de braquage à main armée dans une bijouterie de l'Upper East Side.

Les preuves semblaient accablantes : un témoin l'avait formellement identifié, et les caméras de surveillance montraient un homme de sa corpulence, le visage dissimulé sous une cagoule. Pourtant, Jake clamait son innocence avec véhémence.

Emma soupira. Ce ne serait pas une affaire facile, loin de là. Mais quelque chose dans ce dossier l'intriguait. Les incohérences qu'elle avait repérées la veille ne cessaient de la titiller.

Le taxi la déposa devant l'imposante structure de Rikers Island. Emma prit une profonde inspiration avant de se diriger vers l'entrée. Les formalités d'usage prirent un temps interminable : contrôles de sécurité, vérification de son identité et de son autorisation de visite. Enfin, un gardien la conduisit vers la salle d'interrogatoire.

– Votre client est déjà là, Miss Collins, l'informa-t-il. Frappez à la porte quand vous aurez terminé.

Emma hocha la tête, le cœur battant. Elle poussa la lourde porte métallique et entra dans la pièce.

Jake Donovan était assis à la table, menotté. En chair et en os, il était encore plus impressionnant que sur la photo. Grand, musclé, le corps couvert de tatouages, il dégageait une aura de danger qui fit frissonner Emma malgré elle. Pourtant, quand il leva les yeux vers elle, elle fut frappée par la même vulnérabilité qu'elle avait perçue sur la photo.

– Bonjour, Mr. Donovan, dit-elle en s'asseyant face à lui. Je suis Emma Collins, votre avocate commise d'office.

Jake la dévisagea un moment avant de répondre. – Vous n'avez pas l'air d'une avocate commise d'office.

Emma haussa un sourcil. – Et à quoi est censée ressembler une avocate commise d'office, Mr. Donovan ?

Un léger sourire étira les lèvres de Jake. – Pas à quelqu'un qui porte du Chanel, en tout cas.

Emma se maudit intérieurement. Elle aurait dû opter pour un tailleur moins reconnaissable.

– Peu importe mon apparence, Mr. Donovan. Je suis ici pour vous défendre, et je compte bien le faire au mieux de mes capacités.

Jake hocha lentement la tête. – Très bien. Par où commençons-nous ?

– Par le commencement, répondit Emma en ouvrant son dossier. Racontez-moi votre version des faits.

Pendant l'heure qui suivit, Jake détailla sa journée du 15 mai, le jour du braquage. Il affirma avoir passé l'après-midi chez lui, à travailler sur des designs de tatouages pour son projet d'ouverture de salon.

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