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Это письмо, если оно дойдет до вас, вы получите в первые дни вашего Нового года. И потому шлю тысячу нежных пожеланий вам, любезные папинька и маминька, передайте их и Николушке. Будем живы, до встречи.

Ф. Тютчев

Тютчевой А. Ф., 17/29 июня 1841

61. А. Ф. ТЮТЧЕВОЙ 17/29 июня 1841 г. Мюнхен

Ce 29 juin. Mardi

Merci, ma chère Anna, de tes deux lettres, tu sais ce qui m’a empêché de répondre plutôt à la première. Maman me charge de ses amitiés. Son état de santé est passable et sera, j’espère, meilleur dans quelques jours. Quant au petit frère, il a l’air de se porter à charme. Il est du moins fort tranquille, c’est tout ce que je puis t’en dire pour le moment.

Je comptais aller vous voir la semaine dernière. Maintenant je ne pourrai le faire que dans 8 à 10 jours. Ce sera probablement lundi ou mardi prochain. Il me tarde bien de vous revoir, mes chers enfants, et de vous embrasser.

Tu m’avais demandé des livres. J’espère que ceux que je t’envoie pourront t’intéresser. Lis-les avec attention pour pouvoir me rendre compte de ta lecture.

Mr de Sévérine m’a dit, ma chère Anna, que tu avais quelquefois mal à la tête. Prends bien garde de ne pas te baigner ces jours. En général ne te baigne dans le lac que lorsqu’il fait très chaud et que l’eau du lac a été suffisamment réchauffée.

Voici deux lettres de ta tante Clotilde, l’une pour toi, l’autre pour Daria. J’ai été obligé de décacheter la tienne, parce qu’il n’y avait pas d’adresse dessus.

Dis à Madame Metzle que je compte vous aller voir la semaine prochaine et que je me réserve de m’expliquer verbalement avec elle au sujet de la lettre qu’elle m’a écrite.

Présente mes hommages à Madame de Sévérine et remercie-la de ma part des bontés qu’elle veut bien avoir pour toi et pour tes sœurs.

Adieu, ma chère enfant. J’espère que je n’aurai à apprendre à mon arrivée que des témoignages favorables sur ton compte. Songe que tu es doublement tenue à te bien conduire, pour toi-même d’abord et aussi pour donner un bon exemple à tes sœurs.

Adieu, écris-moi et parle-moi de ta santé et de celle des petites. Maman t’embrasse et ta cousine Berthe te fait ses amitiés. A toi de cœur

T. Tutchef

Перевод

29 июня. Вторник

Спасибо тебе, милая Анна, за оба твои письма. Ты знаешь, что помешало мне ответить раньше на первое из них. Мама поручает мне передать от нее привет. Состояние ее здоровья удовлетворительно и, я надеюсь, станет еще лучше через несколько дней. Что касается до маленького братца, то он, по-видимому, чувствует себя прекрасно. По крайней мере, он очень спокоен, вот пока все, что я могу сказать тебе про него.

Я рассчитывал повидать вас на прошлой неделе. Теперь я смогу это сделать не раньше, чем через 8 или 10 дней. Это будет, вероятно, в понедельник или вторник. Я очень стремлюсь увидеть и обнять вас, мои милые дети.

Ты просила у меня книг. Надеюсь, что те, какие я посылаю, смогут заинтересовать тебя. Читай их внимательно, чтобы дать мне отчет о прочитанном.

Г-н Северин сказал мне, милая Анна, что у тебя иногда болит голова. Остерегайся купаться в такие дни. Вообще, купайся только тогда, когда очень тепло и когда вода в озере достаточно нагрета.

Вот два письма от тетушки Клотильды, одно — тебе, другое — Дарье. Я принужден был распечатать твое, потому что на нем не было адреса.

Скажи г-же Метцль, что полагаю свидеться с вами на будущей неделе и что я намерен объясниться с нею лично по поводу ее письма ко мне.

Передай мое почтение г-же Севериной и поблагодари ее от меня за ее доброту к тебе и твоим сестрам.

Прощай, моя милая девочка. Надеюсь, что по приезде я получу лишь благоприятные отзывы о тебе. Помни, что ты вдвойне обязана хорошо вести себя — во-первых, для себя самой, а также чтобы подавать хороший пример сестрам.

Прощай, пиши и сообщай о своем здоровье и о здоровье младших. Мама тебя обнимает, а кузина Берта кланяется. Сердечно твой

Ф. Тютчев

Тютчевым И. Н. и Е. Л., 8/20 июля 1841

62. И. Н. и Е. Л. ТЮТЧЕВЫМ 8/20 июля 1841 г. Мюнхен

Munich. Ce 8/20 juillet 1841

Je reçois à l’instant, chers papa et maman, votre lettre du 15 juin, par Pétersb. J’espère que la mienne que j’adresse par la même voie, vous parviendra aussi. Je tiens d’autant plus que vous la receviez, que pour cette fois j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Ma femme est accouchée le 14/26 du mois dernier d’un garçon. L’accouchement a été heureux, quoique plus pénible que le dernier et maintenant, trois semaines depuis l’événement, elle est tout à fait sur pied. Mais pour les détails je vous renvoie à sa lettre. L’enfant est fort et très vivace et malgré mon indifférence pour le sexe des enfants à naître, j’ai été bien aise de voir que cette fois c’était un garçon, car cette fois, j’espère, est la dernière. Tout dans cette affaire m’a fait plaisir, sauf la circonstance du nom que je me suis vu obligé de donner à l’enfant. Vous savez mes rapports avec Sévérine. Il professe pour moi et toute ma famille une très vive amitié. Il a été le parrain de la dernière de mes petites et il a insisté de l’être aussi du nouveau-né, d’autant plus que c’était un garçon. Il n’y avait guères moyen de décliner sa proposition sans le mortifier. Et c’est un homme qui se mortifie aisément. Mais il n’y avait pas moyen non plus à l’accepter pour parrain sans accepter aussi son nom. Et voilà comment cet enfant qui de toute éternité était prédestiné à s’appeler Jean ou Nicolas, c’est appelé Димитрий. J’en ai été bien contrarié, et ma femme aussi, mais c’était inévitable. A part de ce que m’imposait vis-à-vis de Sévérine, cette grande amitié qu’il me porte, j’avais d’autres motifs encore pour ne vouloir d’autre parrain que lui. Dans les circonstances actuelles, et surtout dans la position où moi, je me trouve placé, je ne pouvais assez faire pour constater l’orthodoxie du baptême, et le meilleur moyen pour cela, c’était assurément de m’adresser au Ministre de Russie.

Quant à mes affaires, je ne vous en parle pas pour le moment. Je suis sur le point de prendre une résolution et je n’attends pour le faire qu’une réponse de la Gr-Duchesse à la lettre que ma femme lui a écrite dernièrement. Il est possible et même probable que j’irai cet automne à Pétersb. Dans peu de jours je le saurai positivement. Quant à Nicolas, voilà, je crois, bientôt un an que je n’ai pas eu de ses nouvelles directes. Il est vraiment affligeant que par suite d’une indigne paresse nous nous perdons ainsi de vue.

Mes trois aînées sont en ce moment établies à la campagne au lac de Starnberg, à une vingtaine de verstes de Munich, avec leur gouvernante et sous l’aile protectrice de Sévérine et de sa femme qui y passent leur été. Nous les avons envoyées là pour leur faire respirer un meilleur air, et, en effet, elles en ont fort bien profité. Quant à la petite Marie, elle prospère fort bien ici et devient très jolie. Pour le garçon, il est décidément laid, ce qui n’empêche pas que ma femme ne trouve qu’il me ressemble beaucoup.

Je recommande tout ce petit monde à votre affection, mais surtout ma femme qui, sans exagération, est tout ce qu’il y a de meilleur et de plus digne d’être aimé. Ce qui est tout aussi vrai, c’est l’extrême désir qu’elle a de vous connaître, de ce faire aimer de vous et de passer auprès de vous tout un été à Ovstoug, mais bien entendu, à Ovstoug. Elle y tient absolument, car pour Pétersbourg, elle ne veut pas en entendre parler.

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