Эта записка, в которой, как и в первой, был нарочито назван Пушкин, тоже, конечно, не прошла для него бесследно и способствовала определению того курса, который был принят по отношению к поэту-арзамасцу, да ещё насквозь пропитанному «Лицейским духом». Дальнейшие выписки из секретных dossiers Архива III Отделения покажут нам, как внимательно следили за Пушкиным в это время.
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В ночь с 3 на 4 сентября 1826 г. Пушкин был увезён из Михайловского, в сопровождении фельдъегеря, в Москву, где его пожелал видеть император Николай, только что принявший коронование. Восьмого сентября он был в первопрестольной столице, где и был представлен Государю. Отмечая в своих «bulletins» все выдававшиеся из ряду происшествия, фон Фок не обошёл молчанием и этого события, — и в сентябрьских сообщениях его мы уже встречаем писанную его прелестным бисерным почерком записку, имеющую № 594 и дату «Le 17 Septbr», следующего содержания:
«Pouschkin, l’auteur, a été mandé à Moscou. En partant de Pleskow, il a écrit à son ami intime et camarade de Collège Delwig, pour lui annoncer cette nouvelle et lui demander un envoi d’argent qu’il voulait employer pour des parties fines et pour sabler du champagne[151]. — Cet individu est connu généralement pour être un philosophiste, dans toute la force du terme, donc, pour professer un égoisme systématique, avec un mépris des hommes, un dédain des sentiments comme des vertus, enfin une volonté active de se procurer les jouissances de la vie aux dépens de tout ce qu’il y a de plus sacré. C’est un ambitieux, consumé par la faim du désir, qui, observe-t-on, a une si mauvaise tête qu’on sera obligé de le morigéner à la première occasion. On dit que le Souverain lui a fait un accueil gracieux et qu’il ne justifiera pas les bontés que Sa Majesté a eu pour lui»[152].
Агент Локателли доносил фон Фоку в записке без числа[153], но около того же времени:
«On assure, que l’Empereur a daigné pardonner au célèbre Пушкин les torts dont ce jeune homme s’est rendu fautif sous le règne de son Bienfaiteur, feu l’Empereur Alexandre. — On dit que Sa Majesté l’a fait venir à Moscou et lui a accordé une audience particulière de plus de 2 heures, qui avait pour but de lui donner des conseils et démonstrations paternels. — On se réjouit sincèrement de la généreuse condescendance de l’Empereur qui aura sans doute les plus heureux résultats pour la littérature Russe. On sait que le coeur de Пушкин est bon, — il n’a besoin que d’être guidé; alors la Russie devra se glorifier et s’attendre à de plus belles productions de son génie»[154].
Другим, кроме сыска, орудием в руках фон Фока была издавна излюбленная тайной полицией перлюстрация частной корреспонденции; в собрании выписок из писем 1826 г. (Секретный архив, № 842) имеются две, за № 17 и 18, помещённые в обложку с надписью, сделанной фон Фоком: «Включаемые у сего выписки ничего замечательного не представляют. Сергей Львович Пушкин жалуется на сына своего Александра, известного стихотворца». Вот эти выписки:
№ 17. Выписка из письма Сергея Пушкина из С.-Петербурга от 17 октября 1826 года к Василию Львовичу Пушкину в Москву[155]
Non, mon bon ami, ne croyez pas qu’Александр Сергеевич sente jamais ses torts envers moi. S’il a pu au moment de son bonheur et lorsqu’il ne pouvait pas ignorer que j’ai fait des démarches pour obtenir sa grâce, me renier et me calomnier, — comment supposer qu’il revienne un jour? N’oubliez pas que depuis deux ans il nourrit cette haine que ni mon silence, ni mes procédés pour adoucir son exil n’ont pu diminuer. Il est très persuadé que c’est moi qui dois lui demander pardon, mais il ajoute que si je m’avisais de le faire, il sauterait plutôt par la fenêtre que de me l’accorder. Quant à moi, mon bon ami, je n’ai pas besoin de lui pardonner, puisque je ne demande à Dieu que la grâce de m’affermir dans ma résolution de ne pas me venger. — Je n’ai pas encore pour un seul instant discontinué de faire des voeux pour son bonheur et, comme l’ordonne l’Evangile d’aujourd’hui, j’aime en lui mon ennemi et je lui pardonne si ce n’est en père, puisqu’il me renie, — c’est en chrétien; mais je ne veux pas pu’il le sache: il l’attribuerait à ma faiblesse ou à l’hypocrisie, et ces principes d’oubli des injures que nous devons à la religion lui sont tout à fait étrangères[156].
Другая выписка — из письма того же С. Л. Пушкина и от того же числа — к своему зятю — мужу сестры его Елизаветы Львовны Сонцовой:
№ 18. Выписка из письма с подписью Serge (Пушкин) из С.-Петербурга от 17 октября 1826 года к Матвею Михайловичу Сонцову в Москву
Ma position est terrible et les chagrins auxquels je m’attends sont incalculables, mais ma résignation et ma confiance en Dieu me restent. Je le prie tous les jours, afin qu’il m’affermisse dans la résolution que j’ai prise — de ne pas me venger et de supporter tout. Je veux bien espérer qu’Alexandre Сергеевич sera fatigué de poursuivre un homme qui se tait et qui ne demande qu’à être oublié. Ce qu’il y a de plus singulier dans sa conduite, c’est que tout en m’insultant et en brisant nos coeurs, il compte retournet à notre campagne et naturellement jouir de tout ce dont il a joui, quand il n’avait pas la liberté d’en sortir. Comment concilier ceci avec la manière dont il parle de moi, car il ne peut pas ignorer que je le sais.
Тургенев Alexandre et Жуковский, pour me consoler, me disoient que je devois me mettre au dessus de ce qu’il disoit de moi; que c’étoit par imitation de Lord Byron, auquel il veut rassembler. Byron detestoit sa femme et en parloit mal partout. Александр Сергеевич m’a choisi pour sa victime; mais ces raisonnements ne sont pas consolants pour un père, si je puis encore me nommer ainsi. Au reste je repète encore une fois: qu’il soit heureux, mais qu’il me laisse tranquille[157].
Следующая выписка была сделана тайной полицией из письма лица, оставшегося, к сожалению, не выясненным перлюстраторами; письмо шло из Москвы, где тогда находился на свободе, уже два месяца, Пушкин.
№ 32. Выписка из письма без подписи из Москвы от 6 ноября 1826 г. к Графу Михаилу Юрьевичу Виельгорскому в С.-Петербург[158]
Вероятно встречусь с Пушкиным, с которым и желал бы познакомиться; но с другой стороны слышал так много дурного на счёт его нравственности, что больно встретить подобные свойства в таком великом Гении. Он, говорят, несёт большую дичь и — публично. Жена Николая В. мне вчера сказала, что Вяземский и Пушкин ждут меня с нетерпением, а по какой причине, — не знаю.
В пачке донесений и писем полковника жандармского полка Ивана Петровича Бибикова к Бенкендорфу (Секретный архив, №912) находятся две записки, относящиеся тоже к началу ноября 1826 г., то есть ко времени пребывания Пушкина в Москве:
1) «Je surveille l’auteur P… autant que possible. Les maisons qu’il fréquente le plus souvent sont celles de la P. Zénéide V<olkonsky>, du Prince Viasemsky, le poète, de l’ex-ministre Dmitreff et du procureur Gihareff. Les conversations y roulent, la plupart du tems, sur la littérature. Il vient de composer la tragédie de Boris Godounoff, qu’on a promis de me lire et où, à ce que l’on prétend, il n’y a rien de libéral. Il est vrai que les femmes encensent et gâtent le jeune homme; par exemple, sur le désir qu’il manifestat, dans une société, de prendre du service, plusieurs femmes s’écrièrent à la fois: „Pourquoi servir! Enrichissez notre littérature de vos sublimes productions, et d’ailleurs ne servez-vous pas déjà les niuf soeurs? Ex-ista-t-il jamais un plus beau service?“ Une autre dit: „Vous servez déjà dans le génie“ et ainsi de suite. — Je ne vous en ai pas parlé jusqu’à présent, car les propos sans conséquence ne feraient qu’absorber un tems précieux».