XLVI
83.
Tous les imbéciles de la Bourgeoisie qui prononcent sans cesse les mots: «immoral, immoralité, moralité dans l'art» et autres bêtises me font penser à Louise Villedieu, putain à cinq francs, qui m'accompagnant une fois au Louvre, où elle n'était jamais allée, se mit à rougir, à se couvrir le visage, et me tirant à chaque instant par la manche, me demandait, devant les statues et les tableaux immortels, comment on pouvait étaler publiquement de pareilles indécences.
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Les feuilles de vigne du sieur Nieuwerkerke.
XLVII
84.
Pour que la loi du progrès existât, il faudrait que chacun voulût la créer; c'est-à-dire que quand tous les individus s'appliqueront à progresser, alors, et seulement alors, l'humanité sera en progrès.
Cette hypothèse peut servir à expliquer l'identité des deux idées contradictoires, liberté et fatalité. – Non seulement il y aura, dans le cas de progrès, identité entre la liberté et la fatalité, mais cette identité a toujours existé. Cette identité c'est l'histoire, histoire des nations et des individus.
XLVIII
85.
Sonnet à citer dans Mon coeur mis à nu.
Citer également la pièce sur Roland.
Je songeais cette nuit que Philis revenue,
Belle comme elle était à la clarté du jour,
Voulait que son fantôme encore fît l'amour,
Et que, comme Ixion, j'embrassasse une nue.
Son ombre dans mon lit se glisse toute nue,
Et me dit: «Cher Damon, me voici de retour;
Je n'ai fait qu'embellir en ce triste séjour
Où depuis mon départ le Sort m'a retenue.
«Je viens pour rebaiser le plus beau des amants;
Je viens pour remourir dans tes embrassements!»
Alors, quand cette idole eut abusé ma flamme,
Elle me dit: «Adieu! Je m'en vais chez les morts.
Comme tu t'es vanté d'avoir foutu mon corps,
Tu pourras te vanter d'avoir foutu mon âme.»
Parnasse satyrique.
Je crois que ce sonnet est de Maynard.
Malassis prétend qu'il est de Racan.