– Ils parlent en allemand, tu entends, Ivan…
Au même moment la porte de l'ascenseur se mit à glisser derrière Olia et son compagnon. Dans le reflet de la glace de la cabine, Ivan vit une tête d'homme aux cheveux gris, courts et soigneusement coupés. Les panneaux de l'ascenseur se refermèrent doucement.
Ivan tenta de se lever, mais il fut saisi d'un tel tremblement que ses genoux fléchirent. Et de nouveau une boule salée roula dans sa gorge. Il n'avait encore jamais ressenti ce douloureux spasme presque physique. Il ne se rendit pas compte que ce qu'il éprouvait là était une sorte de jalousie.
Semionov le secouait par la manche en débitant d'une voix sourde:
– Vania, Vania, qu'est-ce que tu as? Qu'est-ce qui t'arrive? Tu es tout blanc…
Ivan, hébété, le regarda sans le voir et, sans pouvoir maîtriser un tressaillement au coin des lèvres, souffla sourdement:
– C'est ma fille…