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Le gratte-papier, ayant repoussé sa chaise à grand bruit, me tendait la plume pour que je signe.

Après quoi il se redressa fièrement et lança, exactement sur le ton de son seigneurial supérieur:

– Gardien, emmenez cet homme!

Comme tant de mois auparavant, l’homme au sabre et au caleçon avait posé le moulin à café qu’il tenait sur ses genoux, mais cette fois il ne m’avait pas fouillé, me restituant au contraire mes pierres précieuses, le porte-monnaie avec les dix guldens, mon manteau et tout le reste.

Puis je me retrouvai dans la rue.

– Mirjam! Mirjam! Enfin, maintenant le revoir est proche!

J’étouffai un cri d’exultation frénétique.

Il devait être minuit. La pleine lune glissait, terne comme une assiette de cuivre pâle, derrière des voiles de brume.

Le pavé était recouvert par une pellicule de boue collante.

Je fis signe à un fiacre qui avait des airs de monstre antédiluvien dans le brouillard. Mes jambes me refusaient tout service; complètement déshabitué de la marche, je vacillais sur des semelles de pied insensibles comme un homme atteint d’une maladie de la moelle.

– Cocher, conduisez-moi le plus vite possible au 7 ruelle du Coq. Vous m’avez bien compris? 7 ruelle du Coq.

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