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«Comme tu es pâle! Qu’est-ce que tu as?» Elle balbutia:

«J’ai failli tomber, j’ai eu peur sur ces rochers.» Alors Jean la guida, la soutint, lui expliquant la pêche pour qu’elle y prît intérêt. Mais comme elle ne l’écoutait guère, et comme il éprouvait un besoin violent de se confier à quelqu’un, il l’entraîna plus loin et, à voix basse:

«Devine ce que j’ai fait?

– Mais… mais… je ne sais pas.

– Devine.

– Je ne… je ne sais pas.

– Eh bien, j’ai dit à Mme Rosémilly que je désirais l’épouser.» Elle ne répondit rien, ayant la tête bourdonnante, l’esprit en détresse au point de ne plus comprendre qu’à peine. Elle répéta:

«L’épouser?

– Oui, ai-je bien fait? Elle est charmante, n’est-ce pas?

– Oui… charmante… tu as bien fait.

– Alors tu m’approuves?

– Oui… je t’approuve.

– Comme tu dis ça drôlement. On croirait que… que… tu n’es pas contente.

– Mais oui… je suis… contente.

– Bien vrai?

– Bien vrai.» Et pour le lui prouver, elle le saisit à pleins bras et l’embrassa à plein visage, par grands baisers de mère.

Puis, quand elle se fut essuyé les yeux, où des larmes étaient venues, elle aperçut là-bas sur la plage un corps étendu sur le ventre, comme un cadavre, la figure dans le galet: c’était l’autre, Pierre, qui songeait, désespéré.

Alors elle emmena son petit Jean plus loin encore, tout près du flot, et ils parlèrent longtemps de ce mariage où se rattachait son cœur.

La mer montant les chassa vers les pêcheurs qu’ils rejoignirent, puis tout le monde regagna la côte. On réveilla Pierre qui feignait de dormir; et le dîner fut très long, arrosé de beaucoup de vins.

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