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Le père mourut bientôt et le fils voulut expérimenter dans sa vie la vérité des instructions de son père. Il prit des orphelins dans sa maison pour les élever. Puis il prêta de l'argent au khan, qui était plus riche que lui. Il garda bien les orphelins et ne les maltraita en rien.

À l'expiration du délai convenu, il demanda au khan de payer sa dette. Le khan se mit en colère, ordonna à ses serviteurs de le battre et le menaça:

– “De quel argent parles-tu? Si tu me rappelles encore une fois ta dette, un grand malheur s'abattra sur ta tête!”

En représailles, le pauvre homme en colère vola un troupeau de chevaux du khan et y plaça son tamga. Mais il ne se contenta pas de cela. Pensant que cette vengeance n'était pas suffisante pour le khan, il décida de lui enlever également son fils. C'est ce qu'il fit: il enleva son fils unique au khan et l'envoya étudier à l'école.

Le khan se mit à la recherche de son fils et de ses chevaux. Ses recherches furent vaines et il se tourna alors vers une sorcière pour lui demander de l'aide et des conseils:

– “Je n'arrive pas à retrouver mon fils et les chevaux qu'on m'a volés!” – lui a-t-il dit. “Un tel cas ne s'est jamais produit! Aide-moi!”

La sorcière lui dit:

– “Ne les cherche pas en vain et ne les exige de personne, sauf de celui à qui tu as emprunté de l'argent et que tu n'as pas remboursé.”

Le khan devait s'en assurer et demanda à la sorcière de demander à la femme du pauvre si son mari avait vraiment volé son fils et ses chevaux.

La sorcière se rendit à la maison de la femme du pauvre et, comme si elle sympathisait avec elle, lui a dit:

– “Ton mari a souffert innocemment, il a demandé le paiement de la dette, et le riche khan a ordonné qu'il soit battu.”

La femme du pauvre homme a répondu à la sorcière:

– “Je ne sais rien à ce sujet, mon mari ne m'a rien dit.”

– “Quel genre d'épouse es-tu dans ce cas, si ton mari ne te parle pas de ses affaires?!” – lui a dit la sorcière.

Elle a partit donc cette fois sans rien savoir. Le soir, la femme du pauvre homme raconta à son mari la visite de la sorcière. Il ne lui répondit que ceci:

– “A qui appartient ce qu'il a obtenu, c'est ce qui lui appartient.”

Le lendemain, la sorcière revint voir la femme du pauvre homme et lui demanda:

– “Une fois de plus, tu n'as rien appris?”

– “Il ne m'a dit que ceci,” a-t-elle répondu: “Quiconque reçoit quoi, que ce soit bon pour lui!”

La sorcière, ravie, se rendit en hâte auprès du khan et lui dit:

– “Ne t'ai-je pas dit que les chevaux et ton fils sont chez celui à qui tu as emprunté de l'argent et que tu n'as pas remboursé!”

Le khan appelle alors le pauvre homme auprès de lui et lui demande:

– “As-tu mon fils et mes chevaux?”

– “J'en ai!” – a répondu le pauvre homme.

– “Dans ce cas, je te cède mon khanat, c'est toi qui dois être le khan, pas moi.”

Pendant ce temps, les orphelins, que le pauvre avait accueillis dans sa famille et auxquels il n'avait jamais fait de mal, se retournaient contre lui, cherchant une occasion de le tuer. Le pauvre a dit:

– “Comme mon père avait raison! J'ai été convaincu par ma propre expérience de la véracité de ses instructions.”

Le loup et les sept chèvres de Gazza

Il était une fois un pauvre homme. Il s'appelait Gazza. Il n'avait que sept chèvres, il n'y avait rien d'autre dans sa maison. La première chèvre avait un ventre, la deuxième – deux, la troisième – trois, la quatrième – quatre, la cinquième – cinq, la sixième – six et la septième avait sept ventres.

Ce n'est que vers midi que le pauvre homme laissa les sept chèvres aller paître.

Un jour, alors qu'elles broutaient, la chèvre à un ventre dit à la chèvre à deux ventres:

– “J'en ai assez, mon ventre est plein. Si tu es rassasié, rentrons à la maison.”

La chèvre à un ventre répondit:

– “Mon ventre est encore vide, attends-moi.”

– “Non, je rentre chez moi”, – a dit la chèvre à un ventre. Elle marchait sur la route, et un loup l’a rencontré.

– “À qui appartiens-tu?” – a-t-il demandé.

– “Je suis la chèvre de Gazza”, – a-t-elle répondu.

– “Qu'est-ce que tu as sur la tête et à quoi cela sert-il?” – Le loup montre ses cornes.

– “Voici les conseils pour la fourche de Gazza, au cas où il en aurait besoin.”

– “Et qu'est-ce qui pend entre tes jambes?” Le loup montre ses mamelles.

– “Et voilà une mamelle douce et pleine de lait pour mon bébé chèvre.”

Le loup saisit la chèvre et la mangea. Puis il alla plus loin sur la route, s'y étendit et observa, regardant autour de lui.

La chèvre à deux ventres a rempli ses deux ventres, elle est rassasiée et s’est tournè vers la chèvre à trois ventres:

– “Rentrons à la maison!”

– “Attends un peu”, – a répondu à celle. “Mon ventre est encore vide.”

– “Je ne t'attendrai pas”, – a répondu la chèvre à deux ventres. “Je rentre à la maison.”

Elle suivit la route et rencontra un loup qui gardait l'endroit.

– “À qui appartient cette chèvre?” – a demandé le loup.

– “Je suis la chèvre de Gazza”, – a-t-elle répondu.

– “Qu'est-ce que tu as sur la tête?”

– “Les conseils de Gazza sur la fourche.”

– “Et qu'est-ce qui pend entre tes jambes?”

– “Et voilà une mamelle douce et pleine de lait pour mon bébé chèvre.”

– “Je dois la manger aussi!” – se réjouit le loup. Il sauta sur la chèvre, l'attrapa et la mangea.

Entre-temps, la chèvre à trois ventres en a eu assez et a dit à la chèvre à quatre ventres:

– “Rentrons à la maison!”

– “Attends un peu”, – a répondu la chèvre à trois ventres. “Mon ventre n'est pas encore tout à fait plein.”

– “Alors, rests en bonne santé”, – a dit la chèvre à trois ventres. “Et moi, je pars.”

Elle s'en alla tranquillement le long de la route. Le loup, déjà rassasié, resta couché et écouta afin d'apercevoir toute autre personne qui se présenterait. Il leva la tête et vit une chèvre qui marchait sur la route.

– “Il y a une autre chèvre”, – s'est dit le loup. “Aujourd'hui a été une bonne journée avec l'aide de Dieu.”

La chèvre à trois ventres s'approcha, et le loup lui demanda:

– “À qui appartient cette chèvre?”

– “Je suis la chèvre de Gazza”, – a-t-elle répondu.

– “Et qu'est-ce que tu as sur la tête?” – lui a-t-il demandé.

– “Et voici les conseils pour les fourches de Gazza,” elle a répondu comme les autres chèvres.

– “Et qu'est-ce qui pend entre tes jambes?”

– “Et ça, c'est pour ma petite chèvre aux mamelles douces et pleines de lait.”

Le loup saisit la chèvre, la souleva et se dit:

– “J'ai de la chance aujourd'hui! Et cette chèvre a bon goût.”

Les trois chèvres ont fait gonfler le loup. Il se mit alors à se rouler par terre et se sentit mieux.

Entre-temps, la chèvre à quatre ventres en a assez et s’est tournè vers la chèvre à cinq ventres:

– “Rentrons à la maison, chèvre à cinq ventres, nos amis se reposent probablement à la maison.”

La chèvre à cinq ventres a répondu:

– “Mon seul ventre n'est pas encore plein, attends-moi, et nous rentrerons ensemble à la maison.”

– “Non, je pars”, – a répondu la chèvre à quatre ventres.

Elle descendit le chemin, et le loup bien nourri dormait là. Lorsqu'il entendit les pas, il se réveilla, leva la tête, vit la chèvre et se réjouit.

– “Dieu m'a redonné une chèvre”, – s'est-il dit. “Elle est venue à moi toute seule!”

– “À qui appartient cette chèvre?” – a demandé le loup.

– “Je suis la chèvre de Gazza.”

– “Qu'est-ce que tu as sur la tête?”

– “Ce sont les pointes de fourche de Gazza.”

– “Qu'est-ce qui pend entre tes jambes?” – lui a-t-il demandé.

– “Et ça, c'est pour ma petite chèvre aux mamelles douces et pleines de lait.”

Le loup s’est jettè sur la chèvre, l'attrapè et l’a mangè. Pendant ce temps, la chèvre à cinq ventres en avait assez et s’est tournè vers la chèvre à six ventres:

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