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Qu'un pretre aspergera d'eau benite trois fois;

Et je serai laisse sans nom, sans croix de bois!*

У друга его, Виктора Гюго, рождается сын; Делорм его приветствует:

Mon ami, vous voila pere d'un nouveau-ne;

C'est un garcon encor: le ciel vous l'a donne

Beau, frais, souriant d'aise a cette vie amere;

A peine il a coute quelque plainte a sam ere.

Il est nuit; je vous vois... a doux bruit, le sommeil

Sur un sein blanc qui dort a pris l'enfant vermeil,

Et vous, pиre, veillant contre la cheminee,

Recueilli dans vous mкme, et la tete inclinee,

Vous vous tournez souvent pour revoir o douceur!

Le nouveau-ne, la mere, et le frere et la sur

Comme un pasteur joyeux de ses toisons nouvelles,

Ou comme un maitre, au soir, qui compte ses javelles.

A cette heure si grave, en ce calme profond,

Qui sait, hors vous, l'abime ou votre cur se fond,

Ami? Qui seit vos pleurs, vos muettes caresses;

Les tresors du genie epanches en tendresses;

L'aigle plus gemissant que la colombe au nid;

Les torrents ruisselants du rocher de granit,

Et, comme sous les feux d'un ete de Norvege,

Au penchant des glaciers mille fontes de neige?

Vivez, soyez heureux, et chantez-nous un jour

Ces secrets plus qu'humains d'un ineffable amour!

- Moi, pendant ce temps-la, je veille, aussi, je veille,

Non pres des rideaux bleus de l'enfance vermeille,

Pres du lit nuptial arrose de parfum,

Mais pres d'un froid grabat, sur le corps d'un defunt.

C'est un voisin, vieillard goutteux, mort de la pierre;

Ses nieces m'on requis, je veille a leur priere.

Seul, je m'y suis assis des neuf heures du soir.

A la tete du lit une croix en bois noir,

Avec un Christ en os, pose entre deux chandelles

Sur une chaise; aupres, le buis cher aux fideles

Trempe dans une assiette, et je vois sous les draps

Le mort en long, pieds joints, et croissant les deux bras.

Oh! si, du moins, ce mort m'avait durant sa vie

Ete longtemps connu! s'il me prenait envie

De baiser ce front jaune une derniere fois!

En regardant toujours ces plis raides et droits,

Si je voyais enfin remuer quelque chose,

Bouger comme le pied d'un vivant qui repose,

Et la flamme bleuir! si j'entendais crier

Le bois du lit!.. ou bien si je pouvais prier!

Mais rien: nul effroi saint; pas de souvenir tendre;

Je regarde sans voir, j'ecoute sans entendre,

Chaque heure sonne lente, et lorsque, par trop las

De ce calme abattant et de ces reves plats,

Pour respirer un peu je vais a la fenetre

(Car au ciel de minuit le croissant vient de naitre),

Voila, soudain, qu'au toit lointain d'une maison,

Non pas vers l'orient, s'embrase l'horizon

Et j'entends resonner, pour toute melodie,

Des aboiements de chiens hurlant dans l'incendie.*

Между сими болезненными признаниями, сими мечтами печальных слабостей и безвкусными подражаниями давно осмеянной поэзии старого Ронсара, мы с изумлением находим стихотворения, исполненные свежести и чистоты. С какой меланхолической прелестию описывает он, например, свою музу!

Non, ma Muse n'est pas l'odalisque brillante

Qui danse les seins nus, a la voix semillante,

Aux noirs cheveux luisants, aux longs yeux de houri;

Elle n'est ni la jeune et vermeille Peri,

Dont l'aile radieuse eclipserait la queue

D'un beau paon, ni la fee a l'aile blanche et bleue,

Ces deux rivales surs, qui, des qu'il a dit oui

Ouvrent mondes et cieux a l'enfant ebloui.

Elle n'est pas non plus, o ma Muse adoree!

Elle n'est pas la vierge ou la veuve eploree,

Qui d'un cloitre desert, d'une tour sans vassaux,

Solitaire habitante, erre sous les arceaux,

Disant un nom; descend aux tombes feodales;

A genoux, de velours inonde au loin les dalles,

Et le front sur un marbre, epanche avec des pleurs

L'hymne melodieux de ses nobles malheurs.

Non; mais, quand seule au bois votre douleur chemine,

Avez-vous vu, la-bas, dans un fond, la chaumine

Sous l'arbre mort; aupres, un ravin est creuse;

Une fille en tout temps y lave un linge use.

Peut-etre a votre vue elle a baisse la tete,

Car, bien pauvre qu'elle est, sa naissance est honnete.

Elle eut pu, comme une autre, en de plus heureux jours

S'epanouir au monde et fleurir aux amours;

Voler en char; passer aux bals, aux promenades;

Respirer au balcon parfums et serenades;

Ou, de sa harpe d'or eveillant cent rivaux,

Ne voir rien qu'un sourire entre tant de bravos.

Mais le ciel des l'abord s'est obscurci sur elle,

Et l'arbuste en naissant fut atteint de la grele;

Elle file, elle coud, et garde a la maison

Un pere vieux, aveugle et prive de raison.*

Правда, что сию прелестную картину оканчивает он медицинским описанием чахотки; муза его харкает кровью:

...........une toux dechirante

La prend dans sa chanson, pousse en sifflant un cri,

Et lance les graviers de son poumon meurtri.*

Совершеннейшим стихотворением изо всего собрания, по нашему мнению, можно почесть следующую элегию, достойную стать наряду с лучшими произведениями Андрея Шенье.

Toujours je la connus pensive et serieuse;

Enfant, dans les ebats de l'enfance joyeuse

Elle se melait peu, parlait deja raison;

Et quand ses jeunes surs couraient sur le gazon,

Elle etait la premiere a leur rappeler l'heure,

A dire qu'il fallait regagner la demeure;

Qu'elle avait de la cloche entendu le signal;

Qu'il etait defendu d'approcher du canal,

De troubler dans le bois la biche familiere,

De passer en jouant trop pres de la voliere:

Et ses surs l'ecoutaient. Bientot elle eut quinze ans,

Et sa raison brilla d'attraits plus seduisants:

Sein voile, front serein ou le calme repose,

Sous de beaux cheveux bruns une figure rose,

Une bouche discrete an sourire prudent,

Un parler sobre et froid, et qui plait cependant;

Une voix douce et ferme, et qui jamais ne tremble,

Et deux longs sourcils noirs qui se fondent ensemble.

Le devoir l'animait d'une grande ferveur;

Elle avait l'air pose, reflechi, non reveur:

Elle ne revait pas comme la jeune fille,

Qui de ses doigts distraits laisse tomber l'aiguille,

Et du bal de la veille au bal du lendemain

Pense au bel inconnu qui lui pressa la main.

Le coude a la fenetre, oubliant son ouvrage,

Jamais on ne la vit suivre a travers l'ombrage

Le vol interrompu des nuages du soir,

Puis cacher tout d'un coup son front dans son mouchoir.

Mais elle se disait qu'un avenir prospere

Avait change soudain par la mort de son pere;

Qu'elle etait fille ainee, et que c'etait raison

De prendre part active aux soins de la maison.

Ce cur jeune et severe ignorait la puissance

Des ennuis dont soupire et s'emeut l'innocence.

Il reprima toujours les attendrissements

Qui naissent sans savoir, et les troubles charmants,

Et les desirs obscurs, et ces vagues delices,

De l'amour dans les curs naturelles complices.

Maitresse d'elle-meme aux instants les plus doux,

En embrassant sa mere elle lui disait vous,

Les galantes fadeurs, les propos pleins de zele

Des jeunes gens oisifs etaient perdus chez elle;

Mais qu'un cur eprouve lui contat un chagrin,

A l'instant se voilait son visage serein:

Elle savait parler de maux, de vie amere,

Et donnait des conseils comme une jeune mere.

Aujourd'hui la voila mere, epouse a son tour;

Mais c'est chez elle encor raison plutot qu'amour.

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