A l'oeuvre de Jean Rouaud semble s'appliquer l'expression qui sert de titre a l'un des ouvrages de Maeterlinck : "tresor des humbles". Dans Pour vos cadeaux, le narrateur nous dit de sa mere qu'elle a pris "une fois pour toutes le parti des humbles", des plus modestes. Elle participe, a sa facon, a cette "revolution par les humbles" dont parle Gilbert Durand. Et Jean Rouaud declare : "J'ai trouve insupportable qu'on parle avec mepris de petites ou de moyennes gens. Il y a une ligne de l'intolerable a ne pas depasser qui s'appelle la dignite humaine" (Le Monde, 1er octobre 1990).