La tempete de decembre arracha le noyer solaire a sa terre feconde. Un peu en amont, de l'autre cote du chemin, demeurait son semblable, son frere. Il echappa a la fureur du ciel, au noir fracas de ce deluge mortel. Il devint le noyer-seul, fidele vigie de la memoire, contemplant, hagard, l'espace vide du noyer perdu. Les calles de son ecorce assombrie recueillirent les eclats de lumiere epars du noyer abattu. Un jour, peut-etre, le noyer-seul recouvrirait les fruits de sa jeunesse.